Le président intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps), Augustin Kabuya, a vivement critiqué l’attitude de l’Église catholique à l’égard du régime du président Félix Tshisekedi. Il s’exprimait dimanche 28 décembre 2025 à Kinshasa, à l’occasion d’une matinée politique organisée par son parti.
Au cœur de ses déclarations figure la position de l’Église catholique sur l’accord de paix signé le 4 décembre 2025 à Washington entre la République démocratique du Congo et ses partenaires internationaux. Selon Augustin Kabuya, certains responsables ecclésiastiques chercheraient délibérément à provoquer des réactions du pouvoir afin de se présenter ensuite comme des victimes.
« Ils sont dans une démarche visant à pousser le régime à la faute, à se victimiser en prétendant que les prêtres et les évêques sont en danger et que le régime Tshisekedi les traque », a-t-il affirmé, assurant que le chef de l’État ne tomberait pas dans ce qu’il qualifie de « piège ».
Le président intérimaire de l’Udps a également critiqué certaines démarches entreprises par des membres de l’Église catholique à l’étranger. Il a notamment évoqué des contacts avec le président rwandais Paul Kagame, estimant que ces initiatives auraient perdu toute pertinence après la signature de l’accord de Washington, qu’il considère comme un revers pour leurs revendications.
Poursuivant son intervention, Augustin Kabuya a accusé l’Église catholique de collusion avec la rébellion de l’AFC/M23. Il affirme détenir des preuves d’une collaboration entre certains religieux et Corneille Nangaa, coordonnateur de ce mouvement rebelle, sans toutefois en dévoiler publiquement les éléments.
Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte politique marqué par des tensions persistantes entre le pouvoir et l’Église catholique, cette dernière ayant multiplié les critiques sur la gouvernance et les accords internationaux conclus par les autorités congolaises. Récemment, lors d’une homélie, Monseigneur Fulgence Muteba avait dénoncé ce qu’il qualifiait d’irrégularités dans l’accord signé avec les États-Unis, évoquant notamment une concession d’exploitation de 99 ans au profit des Américains, une affirmation qui continue d’alimenter un vif débat au sein de l’opinion publique.
Roberto Tshahe















