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Boston Consulting Group et QED Investor, une société de capital-risque américaine, projette la multiplication par treize des revenus générés essentiellement par les start-ups spécialisés dans les technologies financières. Estimés à 65 milliards de dollars américains USD d’ici à 2030, ces revenus restent malgré tout très modestes à l’échelle de la planète, loin derrière l’Asie-Pacifique qui prend désormais la première place mondiale avec 600 millions de dollars de ressources générées par le secteur.

Pour la République démocratique du Congo, avec son écosystème numérique en pleine expansion, certains experts n’excluent pas une floraison des nouveaux services dans les années à venir.

En raison de sa technicité, le secteur de la Fintech est resté pendant longtemps l’apanage des seuls initiés en RDC. Pourtant, les technologies financières se développent à un rythme effréné sur toute l’étendue du continent africain, créant des nouvelles opportunités pour les pays.

En Afrique, l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Égypte et le Kenya sont présentés comme les principales locomotives du secteur du Fintech dans la région. La taille de leurs populations respectives et surtout le niveau élevé de développement de leurs écosystèmes en font des modèles inégalables pour le reste des pays africains. Par rapport à son essor sans précédent d’ici à 2030, le développement de la Fintech sera le fruit de la combinaison de de plusieurs facteurs, dont les faibles taux de bancarisation, la proportion élevée des jeunes au sein de la population générale et l’explosion démographique projetée dans la région, qui sera alimentée principalement par le Nigéria et la RDC.

Au-delà des analyses, il y a bien entendu les chiffres qui viennent confirmer l’ascension prochaine.

Classée au dernier rang, avec ses 65 milliards de dollars, l’Afrique devrait multiplier par treize ses revenus d’ici à 2030. Pour autant, l’écart avec d’autres régions du monde reste difficile à réduire. En effet, les revenus Fintech attendus dans le monde devraient osciller autour de 1 500 milliards de dollars d’ici à 2030, environ six fois le niveau enregistré en 2021.

L’Asie-Pacifique prend la tête, avec 600 milliards de dollars. Eu égard au développement rapide du secteur des Fintech, la Chine, l’Inde et plusieurs pays du Sud-Est asiatique vont contribuer fortement à cette performance.

Dans le reste du monde, il y a aussi l’Amérique du Nord (520 milliards de dollars), l’Europe (190 milliards de dollars) et l’Amérique latine (125 milliards de dollars).

Quant à cet avenir placé sous le signe de la compétition, aucun répit n’est attendu. En effet, les enjeux sont clairs : 1,5 milliard d’adultes à bancariser dans le monde, 44 % d’adultes qui dépendent encore fortement de l’argent liquide pour les transactions importantes, etc.

Le rôle central joué par l’expansion du téléphone mobile n’est pas à minimiser non plus. À cet effet, une étude de la Banque mondiale atteste que la grande majorité des personnes âgées de plus de 18 ans, soit 89 % exactement, continueront à utiliser le téléphone mobile malgré les progrès technologiques et les nouveaux cas d’utilisation.

Pour la RDC, cette dernière donne fera toute la différence dans les prochaines années. Aujourd’hui, plusieurs opérateurs de télécoms donnent désormais la possibilité aux start-ups et autres développeurs congolais d’intégrer directement leurs services Mobile money dans leurs solutions digitales. Par une méthode baptisée API (Application Programming Interface), deux systèmes informatiques totalement indépendants peuvent se parler de façon automatique, explique un expert. Une pratique de plus en plus courante dans l’E-commerce en RDC, pour permettre aux clients de payer sur des sites de vente en utilisant leurs comptes Mobile money.

Demain, il sera possible d’élargir les transactions, en intégrant par exemple le minerval des enfants, les factures de l’électricité ou de l’eau, les impôts et autres charges vis-à-vis de l’État, etc. N’importe quel congolais peut intégrer facilement ce canal de paiement. Par ailleurs, cette opportunité devrait encourager les développeurs des applications et des solutions digitales à utiliser plus intensément les plateformes disponibles pour rentabiliser leurs projets.

Laurent Ifayemba

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