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Une 5ème attaque contre le site de déplacés internes a eu lieu le 1er février 2022. Au moins 56 personnes déplacées dont 16 enfants ont été tuées par armes blanches et par balles dans le site « Plaine Savo” situé dans la localité de Bule. A la suite de cette nouvelle attaque, la société civile de l’Ituri a décidé le mercredi 02 février de décréter trois journées ”ville morte” sur toute l’étendue de la province de l’Ituri pour dénoncer la persistance des violences armées dans plusieurs localités du territoire de Djugu.

Cette récente attaque intervient dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire ces derniers mois dans le territoire de Djugu qui s’est notamment caractérisée par l’attaque de cinq sites de déplacés entre novembre 2021 et le 1er février 2022 (Tche, Drodro, Duka, Ivo et Plaine Savo). Lors des attaques antérieures, au moins 58 personnes avaient été tuées et 13 autres blessées.

Les victimes de cette nouvelle attaque à Bule, situé à 75km au nord de Bunia, zone de santé de Fataki en territoire de Djugu, sont prises en charge par l’ONG Medair, partenaire du centre de santé de Bule.

D’après le communiqué de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), il s’agit d’au moins 42 blessés dont 4 sont déjà décédés des suites de leurs blessures ; 19 personnes en
situation critique ont déjà été évacuées vers la ville de Bunia pour leur prise en charge médicale urgente par MSF.

Suite à ce massacre, environ 35 000 personnes, y compris celles qui étaient déplacées dans ce site et les sites environnants de Lala et Tshukpa, se seraient regroupées vers Bule centre, situé à trois kilomètres de Plaine Savo, pour leur sécurité. D’autres auraient trouvé refuge en brousse.

Notons que cette instabilité ne cesse d’entrainer des vagues de déplacements en Ituri et particulièrement dans le territoire de Djugu, qui compte plus de 742 983 personnes déplacées internes, selon les statistiques d’Ocha qui précise que la province de l’Ituri connait un cycle de violences armées sur fond des tensions intercommunautaires, faisant d’elle la première province avec le plus grand nombre de personnes dans le besoin soit 2,9 millions.

Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)

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