A la uneSociété

167Views

L’insécurité prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville de Butembo, province du Nord-Kivu. Cette situation est caractérisée par des assassinats, cambriolage et pillages.

Les cas les plus récents sont les tueries enregistrées cette semaine. La nuit de lundi 29 à mardi 30 mai, une femme a été tuée, décapitée par des inconnus au quartier Matembe, dans la commune Kimemi. Après le forfait, les criminels ont emporté la tête de la victime vers une destination inconnue. En pleine journée de ce même mardi au quartier Mukuna dans la commune Bulengera, un enseignant de 77 ans a été tué décapité par des inconnus. Le fait s’est passé dans la cour d’une école primaire autour de 10 heures du matin.

La nuit de mardi à ce mercredi 31 mai, c’est un agent d’une société de gardiennage qui a été tué par des inconnus à son poste de travail au quartier Rughenda, dans la même commune de Bulengera.

Plus de 15 tueries en un mois, la société civile révoltée

Les organisations de défense des droits humains de Butembo montent les enchères face à cette situation. Le Réseau des Droits de l’homme (REDHO) révèle qu’au moins 15 cas de meurtre ont été documentés dans cette ville pour le seul mois de mai. Maître Muhindo Wasivinywa, son coordonnateur, s’inquiète de la montée en flèche de l’insécurité dans la ville et interpelle les services de sécurité.

« C’est beaucoup des cas que nous venons de documenter. On se demande pourquoi ce taux élevé de criminalité, surtout où on tue, on coupe la tête, on poignarde parfois on égorge, c’est vraiment une situation inquiétante. On ne sait pas ce qui est arrivé en ville. C’est d’ailleurs une occasion d’interpeller nos services de sécurité de multiplier les efforts. Peut-être qu’ils font quelques choses, mais quand on tue les gens en pleine journée, parfois dans des lieux publics comme à l’école, ça nous inquiète. Nous devons tous rester en alerte pour essayer de maîtriser la situation », s’est-il lamenté.

L’enterrement de l’enseignant interviendra ce jeudi. Le Syndicat des enseignants du Congo (Syeco) a décidé de décréter une « journée sans école » dans la ville, excepté les écoles choisies comme centres de passation des épreuves de l’Examen national de fin d’études primaires (Enafep).

« Le Syeco s’est réuni pour essayer d’analyser le climat dans lequel notre camarade a été assassiné. À l’urgence, nous avons décidé d’une journée sans cours ce jeudi 1er juin. Nous allons accompagner le corps de notre camarade qui a été tué au lieu de service, à l’école, un lieu inviolable. Et on ne comprend pas comment des bandits peuvent aller jusqu’à assassiner un enseignant au lieu de service », a expliqué Irène Mutumwa, Secrétaire permanent du Syeco en ville de Butembo.

Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)

Laisser un commentaire