Le 07 aout dernier, le ministre de l’Economie a signé l’arrêté sur la baisse des tarifs des billets d’avion après des longues tractations avec les acteurs du secteur aérien et la FEC (Fédération des entreprises du Congo). Certes, l’accord a été trouvé, mais les raisons d’ordre technique basées sur des données réelles évoquées par les acteurs du secteur, restent tout autant fondées sur le plan économique.
Les points saillants du mémorandum sont-ils fondés ?
Dans leur mémorandum adressé au gouvernement, les acteurs du secteur signalent entre autres, que :
1- le secteur du transport aérien en RDC n’est pas florissant ;
2- les conditions aéroportuaires délétères accompagnées des aides à la navigation font que les primes d’assurances soient parmi les plus chères au monde ;
3- les coûts des financements importants requis sont très onéreux et les contraintes douanières multiples et coûteuses.
Le mémo renseigne également que, l’impact très négatif de la pandémie à Covid-19 et les catastrophes naturelles négatives qu’a connu le pays lors de l’éruption volcanique à Goma, ont réduit l’activité dans le secteur aérien de 40%. La preuve des difficultés vécues par le secteur s’explique aussi par le fait, qu’il n’y a plus que quelques opérateurs économiques actifs dans le secteur. » Ces dernières années, deux ou trois opérateurs ont tenté d’investir dans le secteur, mais à cause des conditions peu propices qu’offre l’environnement des affaires dans le secteur, ces sociétés ont vite fermé et sont parties pour ne plus revenir « , peut-on lire dans le mémo.
Les analyses sont basées sur des données réelles
Parmi d’autres points saillants relevés dans ce mémorandum, les opérateurs du secteur relèvent la pertinence de leurs analyses, qui se fonde sur des faits réels. Selon eux, pour faire baisser le prix des billets, les experts du ministère de l’Economie ont avancé et défendu que la consommation d’un A320 n’est plus de 4000 litres/heure mais devient 2800 litres/heure en 2021, analyse qui reste fausse selon les acteurs du secteur. En plus, le taux d’occupation du PKT (Prix par kilomètre transporté) n’est plus de 70% mais devient à 95% ». « L’argument de l’expert pour les 95% était qu’il s’était fait débarquer d’un vol un jour. Donc pour lui, la réalité de la moyenne annuelle c’est au moins 95% ! », expliquent-ils dans leur mémo.
Doit-on craindre une future hausse des prix ou une fermeture ?
Eu égard aux analyses faites par les acteurs du secteur et les experts du ministère de l’Economie, quelques probables conséquences taraudent le secteur aérien, entre autres : pertes des revenus de ces entreprises qui peuvent se révéler insoutenable ; réduction drastique de coût d’exploitation qui peut probablement se traduire par la baisse de coût lié à la maintenance – la maintenance qui reste un maillon très important dans la chaîne des processus déterminant la garantie et la sécurité du vol – ; la suppression probable des lignes moins rentables tels que Kananga, Mbuji-Mayi, Mbandaka, Gemena, et Kisangani ; la probable disparition d’avion dernier cri tel que A320 à cause de leur coût élevé en termes de consommation de carburant.
Hénoc Mpongo