Le rejet par le Conseil d’administration de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) de la décision du Conseil d’Etat, ordonnant la réorganisation de l’élection du président de ce patronat dénote de l’engagement d’un bras de fer qui, au finish, risque de créer une cacophonie dans le monde des affaires.
Quelques jours après l’annonce de la réorganisation de l’élection des membres du Conseil d’administration de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) par le Conseil d’Etat, le patronat congolais a opposé un refus catégorique d’obtempérer aux ordres de cet organe législatif, argumentant qu’il s’agit d’une décision illégale.
« La convocation d’une partie du corps électoral par votre lettre du 16 décembre 2020 pour une élection dont vous avez fixé la date au 23 décembre constitue une violation flagrante des dispositions des articles 13 alinéa 3 point f, 16, 23 et 26 alinéa 3 des statuts de la FEC, combinés avec l’article 11 du règlement intérieur auquel renvoie expressément l’article 23 des statuts…. Votre initiative met tout aussi à mal la neutralité et le devoir de s’en tenir strictement aux termes des décisions de justice concernée, critériums qui doivent pourtant caractériser toute votre action en tant qu’autorité administrative », dénonce la FEC dans un courrier adressé au Greffier général du Conseil d’Etat.
Par ailleurs, la Fédération des entreprises du Congo indique que l’initiative du Conseil d’Etat se situe aux antipodes des mesures sanitaires adoptées par les plus hautes autorités du pays, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19.
Rappelons que le Conseil d’Etat a programmé l’élection du président du conseil d’administration de la fédération des entreprises du Congo pour le 23 décembre 2020, consécutivement à l’ordonnance du 27 octobre dernier, suspendant la réélection d’Albert Yuma pour « non-respect de la procédure », à la suite d’une requête en annulation introduite par Dieudonné Kasembo, un des candidats malheureux.
Avant la réélection d’Albert Yuma, la FEC avait dénoncé des interférences politiques tendant à favoriser le candidat Kasembo. Des conseillers du Président de la République avaient été pointés du doigt.