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Enseignement primaire et secondaire : le contrôle des sacs des élèves, une nécessité pour la sécurité scolaire

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L’école, lieu par excellence d’éducation et de transmission des savoirs, se retrouve aujourd’hui confrontée à un défi sécuritaire de plus en plus préoccupant : le contenu des sacs des élèves. L’incident survenu récemment à l’école Sabrina, à Kinshasa, où un élève a déclenché une grenade lacrymogène dans une salle de classe, relance un débat sensible mais nécessaire : jusqu’où l’institution scolaire doit-elle aller dans le contrôle des effets personnels des élèves ?

L’école face à un nouveau défi sécuritaire

Pendant longtemps, les sacs des élèves n’étaient que le réceptacle de cahiers, manuels, stylos et goûters. Mais la réalité actuelle est plus complexe. On y retrouve parfois des objets dangereux : armes blanches, drogues, produits toxiques ou explosifs improvisés. Ces intrusions, souvent liées à la curiosité, à la négligence des parents ou à l’influence de l’environnement social, exposent toute la communauté scolaire à des risques graves.

Des incidents qui se multiplient

Le cas de l’école Sabrina n’est pas isolé. Ces dernières années, plusieurs établissements de Kinshasa ont été le théâtre d’incidents inquiétants :

En 2023, une école de la commune de Masina avait été secouée par l’explosion d’un pétard artisanal introduit par un élève, provoquant des malaises parmi ses camarades.

En 2024, à Kintambo, des armes blanches avaient été découvertes dans les sacs de deux collégiens, grâce à la vigilance d’un enseignant.

Toujours en 2024, une école de Ngaba avait dû évacuer ses classes après l’introduction d’un spray lacrymogène qui avait intoxiqué plusieurs élèves.

Le cas le plus dramatique reste celui de l’élève qui, en 2024, avait mortellement poignardé son camarade de classe à la suite d’une dispute, après avoir introduit une arme blanche dans son sac.

Ces épisodes, parfois minimisés, montrent que la menace est réelle et grandissante. Ils rappellent la nécessité d’une vigilance accrue dans les établissements scolaires, où la sécurité doit aller de pair avec l’apprentissage.

Entre droit à l’intimité et nécessité de protection

Le contrôle des sacs pose une question d’éthique : respecter l’intimité des élèves ou assurer la sécurité collective ? Certains y verront une atteinte à la vie privée et à la confiance mutuelle entre l’école et l’élève. Pourtant, le droit à la sécurité prime sur tout autre, car un seul incident peut coûter des vies. Ce dilemme doit être tranché avec discernement.

Le rôle indispensable du gouvernement

Le Ministère de l’Enseignement primaire et secondaire a une responsabilité centrale dans ce dossier. Il doit élaborer et faire respecter des directives claires encadrant le contrôle des sacs, tout en garantissant le respect des droits des élèves. La politique gouvernementale devrait inclure :

Des protocoles nationaux de contrôle, réguliers et aléatoires, effectués par le personnel formé et en présence de représentants de la discipline ou de parents.

  • Une formation du personnel éducatif sur la détection des objets dangereux et la gestion des situations à risque.
  • Une sensibilisation des élèves et des parents, afin de prévenir l’introduction d’objets dangereux.
  • Le renforcement de la surveillance aux abords des établissements scolaires pour limiter les trafics et influences négatives.

Ainsi, le gouvernement agit comme garant de la sécurité et du cadre légal, en veillant à ce que la prévention des risques scolaires ne se fasse pas au détriment de la mission éducative.

Le rôle indispensable des parents

Les parents ont un rôle central dans cette démarche. Ils sont les premiers responsables de la surveillance du contenu des sacs de leurs enfants avant qu’ils ne quittent la maison. Vérifier régulièrement les affaires scolaires, dialoguer avec leurs enfants sur les risques liés à certains objets, mais aussi collaborer avec les autorités scolaires lors de contrôles, sont des devoirs essentiels. L’école ne peut pas porter seule le fardeau de la sécurité ; la vigilance parentale constitue la première barrière de prévention.

Responsabiliser au lieu de soupçonner

Il est essentiel de rappeler que l’école ne doit pas devenir un poste de contrôle policier. L’objectif n’est pas de traiter chaque élève en suspect, mais d’instaurer une culture de responsabilité et de confiance. Le contrôle des sacs, s’il est encadré par la loi, accompagné d’un travail pédagogique et soutenu par l’engagement parental, peut être un outil efficace pour prévenir les drames.

Le contenu du sac des élèves n’est pas une affaire privée lorsqu’il met en danger la collectivité. La sécurité scolaire, condition indispensable à l’apprentissage, passe par une vigilance accrue, partagée entre enseignants, parents, élèves et gouvernement. Dans une société où les risques évoluent et où les incidents se multiplient — parfois jusqu’au drame —, l’école doit s’adapter sans perdre sa mission éducative : former des citoyens libres, mais conscients des responsabilités que suppose leur liberté.

 

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