Le Conseil économique et social (CES) a clôturé, lundi 1er décembre 2025, sa session ordinaire d’octobre au cours d’une cérémonie présidée par Jean-Pierre Kiwakana, président de l’institution. Dans un discours dense, il a dressé le bilan des travaux menés durant la session et alerté sur les défis majeurs auxquels la République démocratique du Congo fait face, tant sur le plan économique que sécuritaire et environnemental.
Une session “laborieuse et riche
Selon Jean-Pierre Kiwakana, la session d’octobre a été marquée par un travail “laborieux et abondant”, avec deux conférences des présidents, trois séances académiques, treize réunions du Bureau et dix-sept séances plénières. Les commissions permanentes ont produit de nombreux avis, portant notamment sur l’entrepreneuriat agricole, l’enseignement de l’histoire nationale, la réforme des télécommunications, l’aquaculture, la gouvernance associative ou encore les frontières de la RDC.
Le CES a également présenté ses missions internationales, notamment à Curaçao dans le cadre de l’AICESIS, au Brésil pour la COP30, et au Cameroun pour les obsèques du président du CES local.
Le CES tire la sonnette d’alarme
Abordant la situation nationale, Jean-Pierre Kiwakana a évoqué la persistance de la crise sécuritaire dans l’Est du pays, aggravée par l’agression rwandaise et les violences des groupes armés. Il a salué les efforts diplomatiques du président Félix Tshisekedi tout en rappelant que “l’espoir d’une paix durable” ne doit pas faire oublier la nature multiforme de la guerre que traverse la RDC.
Sur le plan économique, le CES pointe la vulnérabilité structurelle du pays, largement dépendant du secteur minier. Il appelle à une diversification accélérée, soutenue par des investissements publics cohérents, des réformes structurelles et un véritable programme de réindustrialisation.
Concernant les infrastructures, le constat demeure préoccupant : routes délabrées, manque de chemins de fer, ports vétustes, aéroports en retard de mise aux normes, voies fluviales mal balisées. Ces insuffisances, estime-t-il, freinent tout programme de développement national.
Le président du CES a également évoqué les finances publiques, minées par “la corruption, la gabegie et la déliquescence des comportements”. Il plaide pour une réforme profonde du système fiscal afin d’améliorer le climat des affaires et de restaurer la confiance entre l’État et les entreprises.
La COP30 renforce le rôle stratégique du Bassin du Congo
Revenant sur la participation du CES à la COP30 de Belém, Jean-Pierre Kiwakana a salué l’avancée majeure que représente la reconnaissance mondiale du rôle stratégique des trois grands bassins forestiers tropicaux — Amazonie, Congo et Asie du Sud-Est — dans la lutte contre les changements climatiques.
Il a mis en avant plusieurs initiatives portées par la RDC, dont le Couloir Vert Kivu-Kinshasa, décrit comme un projet structurant visant à protéger les forêts intactes, restaurer les zones dégradées et promouvoir un développement socio-économique durable basé sur l’économie verte.
Un appel vibrant au patriotisme
Dans la dernière partie de son allocution, Jean-Pierre Kiwakana a dénoncé “l’autoflagellation collective” qui caractérise souvent le discours national. Il a appelé les Congolais à cultiver un patriotisme sincère, loin des clivages politiques, et à soutenir systématiquement les initiatives positives en faveur du pays.
“Le patriotisme n’est pas un vocable dont on s’affuble lors des grandes occasions”, a-t-il rappelé, citant l’un de ses précédents discours. Selon lui, “la patrie est notre mère, la nation notre enfant”, et chacun a le devoir de la protéger et de la porter vers le développement.
Fin des travaux et vœux de fin d’année
Clôturant la session, Jean-Pierre Kiwakana a adressé ses vœux de Noël et de nouvel an à l’ensemble des Conseillers de la République et aux invités présents. Il a souhaité un bon retour aux membres venus des provinces, avant de déclarer officiellement close la session ordinaire d’octobre 2025.
Daniel Aloterembi















