Weekly Gadgets

Find Us on Socials

vendredi, septembre 19, 2025
contact@congo-press.com
A la uneprioriteSociété

Personnel impayé, sous-payé, délaissé… le Csac asphyxié

22Views

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac), institution censée garantir la régulation des médias et la préservation de l’ordre public informationnel, vit aujourd’hui l’une des pages les plus sombres de son histoire.

La plénière convoquée jeudi 18 septembre 2025 par le président Christian Bosembe n’a pas eu lieu, faute de quorum. La majorité des Hauts conseillers de la République n’ont pas répondu à l’appel, incapables même d’assurer leur présence, faute de moyens financiers et logistiques.

En 2025 finissant, le Csac n’a reçu que les frais de fonctionnement du seul mois de janvier. Conséquence : l’institution est réduite à l’impuissance, incapable même d’imprimer et photocopier les documents de travail. « Les membres du Bureau, pour éviter la rupture totale de service, se voient souvent contraints d’emprunter de l’argent auprès des cambistes afin de faire face aux urgences de régulation. Cette situation grotesque, où une institution de rang constitutionnel vit à crédit, traduit une volonté manifeste de l’étouffer.

La réalité est accablante

Les Hauts conseillers, avec rang de ministre et vice-ministres, n’ont toujours pas reçu leurs véhicules de fonction pourtant prévus au budget de l’État depuis 2023. Beaucoup se déplacent en moto-taxis pour se rendre au travail, spectacle indigne d’une République sérieuse.

Le barème salarial, pourtant signé depuis 2023, n’est jamais exécuté.

Près de 70 % des agents n’ont pas été payés depuis 24 mois. Un personnel sous-payé, impayé, délaissé, démotivé et abandonné à son triste sort.

Tout porte à croire que l’on assiste, non pas à un simple oubli budgétaire, mais à une stratégie consciente de neutralisation du Csac. En privant cette institution de ses moyens pourtant existant au budget de l’État, le gouvernement désarme volontairement le régulateur, le rendant incapable de contrôler les dérives médiatiques. Or, ces dérives alimentent la désinformation, les discours de haine et les manipulations, autant de menaces directes pour la cohésion sociale, la stabilité des institutions et la sécurité nationale en ce moment où les ennemis de la République recourent à la guerre médiatique et communicationnelle dans la quête de la déstabilisation du pays et de ses institutions.

Le Csac est l’un des piliers de la démocratie congolaise. L’affaiblir, c’est accepter le chaos informationnel, c’est banaliser les appels à la violence, c’est laisser prospérer la confusion au détriment de l’État de droit. En réalité, en l’asphyxiant financièrement, le gouvernement procède à une neutralisation délibérée de la démocratie.

La question n’est donc plus seulement budgétaire. Elle est politique. Le pays peut-il survivre sans un régulateur des médias opérationnel, à l’heure où la désinformation est utilisée comme arme de guerre et où les institutions sont fragilisées par la manipulation des masses ?

L’histoire retiendra que c’est par calcul ou par négligence que l’exécutif aura laissé mourir l’un des garde-fous essentiels de la République.

LM

Laisser un commentaire