Après l’annonce de l’annulation, par le Conseil d’État, de la réélection d’Albert Yuma au poste de président national de la fédération des entreprises du Congo (FEC), le patronat congolais n’est pas prêt à entériner cette décision de la justice que la FEC qualifie d’illégale.
Au cours d’une réunion extraordinaire tenue le lundi 30 novembre 2020, le Conseil d’administration de la FEC a rappelé que celle-ci est une association sans but lucratif, organisée sous la forme d’un syndicat patronal qui exerce également des missions communes aux Chambres de commerce. A ce titre, a fait savoir le Conseil d’administration, la FEC n’est inscrite à aucun ordre professionnel et ses actes échappent totalement au contrôle du Conseil d’Etat.
« La Fédération des entreprises du Congo maintient sa pleine confiance en la justice de la République. Face aux irrégularités et mal jugés manifestement contenus dans la décision du Conseil d’Etat, elle a instruit ses avocats conseils de mettre en œuvre tous les mécanismes juridiques appropriés afin de préserver les libertés d’association syndicales, respectivement consacrées par les articles 37 et 38 de la Constitution », a déclaré Leny Ilondo, administrateur à la FEC, dans une déclaration lue à l’issue de la réunion du Conseil d’administration.
Pour les participants à cette réunion, l’Assemblée générale ordinaire et élective de la FEC, tenue en date du 26 novembre 2020, s’est scrupuleusement inscrite dans les prescrits de l’article 23 de ses statuts, ainsi que des articles 11 et 12 du règlement d’ordre intérieur régissant son fonctionnement.
« La régularité des procédures a été suivie par des huissiers de justice dûment assermentés. En conséquence, l’Assemblée générale ordinaire et élective du 26 novembre 2020 est régulière. L’ensemble du Conseil d’administration,de façon solidaire et unanime, s’en tient à ces résultats…. La FEC se conformera toujours à ses statuts, aux textes pris en exécution de ses statuts ainsi qu’à la loi qui la régit, à savoir la loi n° 004/2001 du 20 juillet 2001 organisant le fonctionnement des ASBL », a martelé Leny Ilondo.
Leny Ilondo, administrateur à la FEC
En outre, la FEC estime que de l’organisation consacrée par la loi n° 004/2001, les juridictions civiles sont les seules compétentes pour juger des actes posés par la Fédération des entreprises du Congo. « La FEC se soumettra toujours aux juridictions civiles que la Constitution a consacrées comme étant son juge naturel », maintiennent les membres du Conseil d’administration de la FEC.
Pour rappel, Albert Yuma a été réélu,pour la sixième fois, à la présidence du Conseil d’administration de la FEC, le jeudi 26 novembre 2020. Mais, son élection a été annulée, 24 heures après, par le Conseil d’Etat. Dieudonné Kasembo, un des candidats malheureux, avait saisi le Conseil d’État, en dénonçant des irrégularités lors de cette élection.