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La République démocratique du Congo, par le truchement du ministre des finances, Nicolas Kazadi, va s’exprimer officiellement le mercredi 28 juin prochain à l’espace Kemesha sur le dernier rapport pays risque. L’argentier national prendra la parole à l’occasion de la conférence de presse de présentation du document de plus 50 pages par l’agence de notation panafricaine Bloomfield Investment Corporation. Cette participation est indispensable pour « permettre au public d’avoir accès à des informations non biaisées », ont prévenu les services du ministère.

La deuxième édition de la conférence de presse de Bloomfield Investment Corporation à Kinshasa vise à présenter le rapport risque pays de la RDC (2023). Pour l’agence de notation panafricaine, auteure du rapport, il s’agit d’apporter les informations nécessaires sur les avantages de l’investissement en RDC et évaluer les risques qui lui sont associés. « Vous y trouverez toutes les réponses pour prendre des décisions d’investissement éclairées en RDC », a expliqué le président directeur général de l’agence, Stanislas Zeze.

A cette occasion, le ministre des finances, Nicolas Kazadi, présentera, à son tour, la réponse du Gouvernement à ce rapport. Pour Alda Kule Dale, conseillère du ministre Kazadi, cette rencontre offre indéniablement l’accès à des informations non biaisées sur la situation économique du pays, ainsi que la possibilité d’explorer en profondeur les risques qui peuvent impacter l’attraction des investissements dans le pays. En outre, le réseautage permettra également aux participants de discuter de vive voix sur les opportunités d’investissement.

Dans l’ensemble, le rapport s’appuie sur 5 critères pour donner une note globale : climat des affaires, performances macro-économiques, gestion des finances publiques, solidité du système financier et risque sociopolitique. En les comparant avec le rapport 2022, il se dégage une relative tendance haussière dans la quasi-totalité de ces critères. Le pays garde la même note (5 sur 10) pour le climat des affaires. Toutefois, il y a une belle montée à 7,2 (sur dix) pour les performances économiques, contre 6 en 2022. La même tendance est observée pour la gestion des finances publiques (6,5 contre 6 sur dix en 2022) et la solidité du système financier (5 contre 4,5 sur dix en 2022). Pour le risque sociopolitique, le rapport indique une baisse à 3,8 (contre 4 sur dix en 2022). Pour sa note globale, le pays obtient une moyenne de 5,5 sur dix et des perspectives à court et long termes présentées comme « stables ».

Mercredi prochain, le débat promet d’être assez chaud. En effet, l’agence a déploré, par exemple, la « lenteur » dans la mise en œuvre effective des réformes souhaitées par les opérateurs économiques. Il y a aussi une « fragilité » de la gouvernance qui n’encourage pas, selon l’agence, une hausse significative des investissements en RDC. Des panels sont prévus, notamment sur la solidité de la performance, la diversification économique, le climat des affaires pour soutenir les ambitions d’émergence du pays et sur le développement des chaînes de valeur agricole en RDC. Quant aux différentes interrogations qu’ont suscitées les critiques de l’agence, les réponses du gouvernement sont nécessaires pour rassurer les opérateurs économiques.

Sur un autre plan, le rapport évoque également des succès, notamment la résilience de l’économie, avec un taux de croissance révisé à 8,9 %, après concertation entre le gouvernement et le Fonds monétaire international, des recettes qui crèvent le plafond (125 % de mobilisation). Le rapport note également le déficit budgétaire contenu à 1,6 % du PIB (en dessous de la moyenne de 3 % de la SADC.
Quant à l’environnement politique, relativement apaisé, il reste marqué par la tenue des élections en 2023. Pour l’agence, un bon déroulement du scrutin devrait permettre à la RDC de persévérer sur la voie de la stabilité politique.

Laurent Ifayemba

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