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jeudi, novembre 20, 2025
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Finances : un budget record, mais les congolais attendent toujours des résultats

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La Première ministre Judith Suminwa Tuluka a présenté, le 18 novembre, un budget 2026 chiffré à 59 021 milliards de francs congolais, soit +16 % par rapport à 2025. Qualifié de « budget de souveraineté », le projet entend affirmer la capacité de l’État à financer ses priorités stratégiques. Mais, au-delà des effets d’annonce, le gouvernement doit encore convaincre une population qui peine à percevoir les retombées concrètes de ces hausses répétées.

Un volontarisme gouvernemental face à une réalité têtue

Devant les députés, Suminwa a réaffirmé que la sécurisation de l’Est et la restauration de l’autorité de l’État demeurent prioritaires, vantant au passage la stabilité relative du franc congolais. Sur le terrain, l’optimisme reste loin de faire école. À Kinshasa comme dans le Congo profond, la volatilité du franc et la hausse des prix dominent les conversations.

« On parle de baisse du dollar, mais rien n’est stable au marché », tranche Maman Mbombo, vendeuse au marché central.

Des priorités ambitieuses, mais une exécution fragile

Le projet s’articule autour de cinq axes majeurs :

– Sécurité et défense : 11 896 milliards FC
– Développement économique et infrastructures : 11 972 milliards FC
– Éducation : 6 657 milliards FC
– Santé : 5 579 milliards FC
– Protection sociale : 1 211 milliards FC

Malgré ces montants, la société civile pointe un problème récurrent : les crédits votés n’atteignent que rarement les provinces, où les besoins sont pourtant les plus urgents.

Un budget pour le spectacle

Parmi les voix les plus critiques, celle de Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), résonne avec force. Interrogé par Média Congo Press (MCP), il déplore un exercice budgétaire qui se répète sans jamais corriger ses incohérences structurelles :

« Le budget est toujours défendu en augmentation chaque année, mais lorsqu’on observe de près, le train de vie des institutions n’a jamais été réduit. Le budget augmente simplement dans l’assiette de ceux qui animent les institutions, mais la population reste dans la même situation »

Pour lui, les annonces peinent à masquer la réalité : catastrophes naturelles non anticipées, salaires non réajustés, coût de la vie au-delà des spéculations.

« Ce budget n’aura de sens que s’il bénéficie à la grande majorité de la population. C’est un budget pour le spectacle au Parlement. La population doit se réveiller pour prendre son destin en main, car personne ne le fera à sa place », insiste-t-il.

Un examen décisif à l’Assemblée nationale

Après le vote de recevabilité, le texte a été transmis à la Commission Économie et Finances (Écofin) pour examen. C’est là que se jouera la crédibilité politique du gouvernement Suminwa : transformer un budget record en résultats visibles, dans un pays où la patience des citoyens s’effrite.

Cink Inkonge

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