Le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, a présidé, ce mercredi 29 octobre 2025 à Kinshasa, la cérémonie d’ouverture de la Conférence de haut niveau sur les flux financiers illicites d’origine commerciale dans le secteur minier, organisée par la Coopération allemande (GIZ) en collaboration avec les trois régies financières congolaises (DGI, DGRAD et DGDA).
Cette rencontre vise à renforcer la synergie entre les services fiscaux afin de parvenir à des conclusions concrètes et à l’élaboration d’une feuille de route pour une réforme en profondeur du secteur.
Objectif : améliorer la traçabilité des transactions, lutter contre l’évasion fiscale et favoriser le retour des capitaux au pays, tout en dotant le gouvernement des moyens nécessaires pour matérialiser la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Placées sous le haut patronage du ministre des Finances, ces assises se clôtureront le vendredi 31 octobre, avec, à la clé, l’adoption de la Déclaration de Kinshasa.
Une détermination réaffirmée
Lors de la cérémonie de lancement, le ministre Doudou Fwamba a réaffirmé la détermination du gouvernement à renforcer le dispositif de lutte contre les flux financiers illicites d’origine commerciale (FFIC) dans le secteur minier, lequel représente plus de 90 % des exportations nationales.
Cette volonté découle du constat alarmant de l’impact de ces flux sur les économies africaine et congolaise.
« Ces flux constituent aujourd’hui l’un des principaux obstacles à la mobilisation des ressources internes dans l’économie africaine. Selon les données de l’Union africaine, le continent perd chaque année près de 90 milliards de dollars américains. Pour la RDC, ces pertes se chiffrent en milliards de dollars qui manquent cruellement au budget national », a déploré le ministre.
Et d’ajouter : « Chaque dollar perdu est un enfant privé d’éducation, un centre de santé non équipé, une route non achevée. »
Des actions concrètes déjà engagées
Considérant que le secteur minier demeure le pilier de l’économie congolaise mais aussi le principal foyer des vulnérabilités fiscales et économiques, le ministre Fwamba est revenu sur les actions entreprises par le gouvernement pour inverser la tendance et canaliser vers le Trésor public les revenus issus des activités minières.
Il a notamment cité :
La Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, pilier essentiel de la protection du système financier national ;
La création du Comité national de mise en œuvre des sanctions financières ciblées (CONASAFIC), illustrant la volonté du gouvernement de se doter d’un dispositif solide ;
La signature, en septembre 2024, de conventions fiscales internationales visant à lutter contre l’évasion fiscale, l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices des accords alignant la RDC sur les standards internationaux de transparence et de coopération fiscale ;
L’installation récente d’une Unité opérationnelle d’échanges d’informations fiscales, connectée aux 171 juridictions membres du Forum mondial de l’OCDE, afin d’accéder aux informations fiscales internationales et de détecter les pratiques frauduleuses dans le secteur minier.
Une gouvernance financière à restaurer
En déployant ces initiatives, le gouvernement, selon le ministre Fwamba, entend protéger les richesses nationales et restaurer la confiance dans la gouvernance financière, dans la perspective de transformer la richesse minière du pays en un levier de développement durable et inclusif.
Une mobilisation institutionnelle et diplomatique
La cérémonie inaugurale a réuni plusieurs hautes personnalités, parmi lesquelles le président de la Commission ÉCOFIN de l’Assemblée nationale, les vice-ministres des Finances et du Budget, l’ambassadeur d’Allemagne en RDC, les chefs des trois régies financières (DGI, DGDA, DGRAD) ainsi que le directeur-pays de la GIZ.
Roberto Tshahe Da Cruz















