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Investissements : un dialogue à renforcer avec les partenaires extérieurs

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Après la première édition du Dialogue national inclusif sur le financement du développement, les experts relancent le débat sur les enjeux et défis de l’encadrement des sources de financement extérieures. Bien des chantiers ainsi que d’autres priorités du gouvernement de la République démocratique du Congo exigent aujourd’hui la consolidation d’un cadre de collaboration avec les divers acteurs.

Du côté du ministère du Plan, il y a des efforts pour rendre l’aide plus efficace au niveau national et mondial. Dans la même lancée, le ministère des Finances, qui a enregistré une forte mobilisation des partenaires financiers extérieurs au cours des quatre dernières années, opte pour une fluidification du système de suivi des projets et des procédures autant des bailleurs que de l’administration publique.

Principale source de financement externe, l’aide internationale est devenue vitale pour la RDC. Dans ce secteur, le ministère du Plan a marqué quelques points dans les efforts de rendre l’aide au développement plus efficace au niveau national et mondial. Il s’agit, explique David Y. Eoba, expert dans le domaine des finances publiques, « de corriger certaines faiblesses observées dans la mobilisation, la transparence et la coordination de l’aide ».

Au-delà, d’autres actions ont visé le renforcement du cadre de collaboration avec les partenaires au développement. Sur ce point précis, David Y. Eoba, note avec satisfaction le ciblage des Organisations non gouvernementales : « En tant que partenaires clés, il est important d’encadrer ce partenariat ». Il en profite également pour saluer la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’examiner tous les dossiers pour accélérer le processus de validation. Enfin, il y a aussi un travail de mise à jour de la base de données des ONG locales et internationales afin de déboucher sur une cartographie des interventions des ONG sur l’étendue du territoire national.

Tout concourt ainsi à renforcer la transparence et surtout le contrôle. De manière officielle, la RDC a plaidé pour un renforcement des partenariats efficaces et l’institutionnalisation du suivi avec une allocation des ressources financières et techniques équilibrées entre les niveaux mondial, régional et national. C’était lors du Forum de haut niveau sur les objectifs de développement durable en juillet dernier.

Parmi les sources de financement externes, il y a aussi la dette extérieure, les investissements directs étrangers et, souvent négligés, les envois de fonds des migrants. « Le Fonds monétaire international a publié un rapport critique sur la gestion des investissements publics. Le pays lui-même investit peu ». Se référant à ce document, le gouvernement, à travers les ministères du Plan et des Finances, a tenté de rattraper la situation, en instaurant un cadre de programmation des projets d’investissements publics, avec des règles et de sélection et d’évaluation.

Certes, la transparence et le suivi restent des défis à relever. Mais il faut noter une bonne évolution des chiffres dans l’ensemble. Comme l’explique David Y. Eoba, le portefeuille de projets d’investissement sur financement extérieur suivi par le ministère des Finances a connu sa plus forte progression pour se situer, en 2023, à 70 projets ayant une valeur de plus 10 milliards de dollars américains EU.

Quant au financement, il provient de 6 bailleurs de fonds, à savoir le Groupe de la Banque mondiale (GBM), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), le Fonds international de développement agricole des Nations-Unies (Fida), Fund for international development (Ofid) et l’Agence française de développement (AFD).

En 2018, il était constitué à peine de 55 projets d’une valeur de plus de 4,2 milliards de dollars américains EU sur financement de 2 bailleurs de fonds, en l’occurrence le GBM et la BAD.

D’autres contraintes ne peuvent être éludées, notamment la responsabilité partagée entre les différentes parties prenantes, la faible appropriation des projets en cours de réalisation par les bénéficiaires et la méconnaissance de la nature et du processus de développement d’un projet sur financement extérieur et des modalités de collaboration avec les partenaires extérieurs. Nous y reviendrons.

Laurent Ifayemba

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