Alors que la République démocratique du Congo commémore, ce samedi 2 août, la journée nationale du Genocost, le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix, a une fois de plus, élevé la voix pour rappeler une vérité qu’il juge fondamentale : il ne peut y avoir de paix sans justice.
Dans un message puissant publié à l’occasion de cette journée dédiée à la mémoire des millions de victimes des conflits qui déchirent l’est du pays depuis plus de deux décennies, le célèbre gynécologue congolais a averti :
« Aucun accord ne pourra mener à une paix durable si la justice est sacrifiée. »
Un message sans équivoque à l’adresse des autorités congolaises et de la communauté internationale, alors que la situation sécuritaire dans l’est du Congo reste dramatique.
Denis Mukwege dénonce une guerre d’agression débutée en 1998, caractérisée, selon lui, par l’exploitation systématique des ressources minières de la RDC au profit de groupes armés, tels que le M23, soutenus par des puissances étrangères. Cette violence persistante serait, dit-il, le symptôme d’un plan plus vaste : la balkanisation du pays, un « projet macabre bien huilé », selon ses mots.
« En cette journée du GENOCOST, qui signifie génocide pour des gains économiques, nous réaffirmons que la justice pour les millions de victime congolaises n’est pas négociable », a-t-il martelé.
Denis Mukwege appelle les Congolais à rompre avec la résignation et à se lever pour défendre leur pays :
« Personne ne viendra sauver le Congo à notre place », insiste-t-il, soulignant que la souffrance du peuple congolais n’est pas une priorité pour les grandes puissances.
Il salue néanmoins les nombreuses initiatives de commémoration organisées à travers le pays et dans la diaspora, de Kinshasa à Goma, en passant par Paris, New York ou São Paulo. Pour lui, cette mobilisation croissante est un signal fort : « Le silence ne peut plus être une option. »
Djodjo Vondi
