Joseph Kabila séjourne à Goma, une ville sous occupation rwandaise. L’annonce a été faite dimanche 25 mai 2025 dans la soirée.
Réagissant ce lundi 26 mai au micro de MCP, Eugène Diomi Ndongala soutient qu’il s’agit d’un « aveu de son rôle de catalyseur du chaos en République démocratique du Congo ».
Pour lui, c’est une officialisation qui vise, en ce moment, à dynamiter le processus de paix en RDC, à la barbe de Washington et Doha.
En effet, après des années d’exil en Afrique du Sud et ailleurs, son retour dans une ville sous contrôle rwandais à travers la rébellion du AFC/M23, et alors que des pourparlers de paix se tiennent à Doha, jette de l’huile sur un feu déjà ardent. Officiellement, il dit vouloir apaiser les tensions. « Mais son arrivée, saluée par les rebelles, envenime une situation explosive et torpille les efforts de paix, démontrant le vrai visage du personnage, habitué au double langage », renchérit le président national de la Démocratie chrétienne (DC).
À Goma, les terroristes de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda, déroulent le tapis rouge. Willy Ngoma, leur porte-parole militaire, exulte sur X :
« L’ARC/AFC annonce avec plaisir l’arrivée du respecté ancien chef d’État et sénateur à vie, le soldat du peuple Joseph Kabila dans la zone libérée par l’AFC/ M23. Vive la révolution ! »
Eugène Diomi Ndongala pense que c’est un accueil qui sonne comme une déclaration de guerre au gouvernement de Félix Tshisekedi. Ce dernier, à la conférence de Munich en février 2025, n’y va pas par quatre chemins : Kabila est le « vrai parrain » des rebelles. Tout lui donne raison.
Ce langage révolutionnaire du porte-parole des rebelles pro rwandais, suggère une affiliation forte avec la rébellion.
Les pourparlers de paix à Doha, déjà fragiles, vacillent sous ce coup de théâtre. En choisissant Goma, bastion rebelle, plutôt qu’une zone sous contrôle gouvernemental, « Kabila envoie un message clair : il joue dans le camp des insurgés ». « Son retour pourrait avoir un effet détonant », prévient un article de Deutsche Welle.
Les médiateurs qui tentaient de désamorcer le conflit, se retrouvent face à un mur.
L’enthousiasme des rebelles, leur rhétorique révolutionnaire et l’absence de distance prise par Kabila font tomber les masques.
Est-il là pour négocier ou pour rallier ? Son passé d’autocrate et les soupçons d’ingérence rwandaise dans son retour ne font qu’épaissir les tensions.
Ce retour n’est pas une anecdote. « Il aggrave un conflit qui a déjà déplacé des millions de personnes, tué plusieurs milliers de Congolais et ravagé l’Est de la RDC », insiste ce notable Ne Kongo.
L’AFC/M23 gagne en assurance, le gouvernement durcit sa position, et les civils, pris en étau, paient le prix. À Doha, les espoirs d’une trêve s’effilochent.
Diomi conclut en martelant que Joseph Kabila révèle son vrai visage : celui d’un chef rebelle prêt à embraser la RDC pour ses ambitions. « Il est la source du chaos en RDC et l’éternel proconsul de Kagame, à la tête du tristement célèbre Desk Congo, actif depuis 1996 ».
LM