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Prise en étau entre les multiples razzias des forces négatives dans son corridor Est, la montée en puissance des vieux démons du tribalisme dans le Haut-Katanga et les conflits coutumiers et administratifs qui opposent ses populations dans près de la moitié de ses provinces, la République démocratique du Congo présente l’image d’un état où seule la loi de la jungle dicte le comportement des individus. Les milices se font et se défont au grès des vagues pour répondre aux appétits mercantilistes des hommes d’affaires d’ici et d’ailleurs sans aucune véritable réaction des tenants du pouvoir démocratique.

L’Est du pays (Sud Kivu et Maniema y compris), toujours en proie à l’insécurité, est depuis plus de deux décennies le terrain de prédilection des forces négatives mais aussi le cauchemar des populations locales et des forces loyalistes. Dans ces conditions, l’état de siège instauré dans les deux provinces du Nord Kivu et de l’Ituri supposé apporter une lueur d’espoir est désormais perçu comme un leurre, autant les résultats tardent à venir.

Au contraire, le nombre de morts ne fait qu’augmenter passant de plus ou moins 300 au début de l’état de siège, à 2000 au mois d’avril, avec une incidence directe sur la sécurité, le social et l’économie dans les deux provinces concernées. L’on relève également une progression évidente des rebelles de l’ADF et de la milice CODECO, en Ituri et au Nord Kivu. Le régime de l’état de siège devient donc un régime de l’état de piège pour les populations locales qui réclament à cor et à cri, une requalification dudit régime.

En RDC, les conflits sont quasi permanents dans toutes les provinces. Pour certaines, des conflits armés tandis que d’autres sont en proie aux conflits coutumiers et des limites administratives. En effet, douze provinces sont actuellement exposées à ces deux derniers types de conflits : Mongala, Ituri, Kasaï, Kasaï central, Kasaï oriental, Sankuru, Maï-Ndombe, Equateur, Sud-Kivu, Sud Ubangi, Tanganyika et Lualaba. Dans ces contrées, les populations s’affrontent souvent en recourant aux armes blanches en l’absence de l’autorité de l’Etat.

Dans tous les cas, le pouvoir politique démocratiquement installé est en face d’une situation doublement complexe. Premièrement, le gouvernement « lutte » contre des forces internes à la solde des étrangers et des milices étrangères convoitant les richesses et les terres de la RDC. Par ailleurs, elle doit régler les conflits coutumiers et des limites administratives, querelles entre populations autochtones autour de la terre. Les deux cas exigent le déploiement des forces de sécurité et d’une diplomatie agissante pour tenter d’apporter les solutions idoines.

Jules Tambwe Itagali

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