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Planification familiale : l’enquête PMA renseigne une augmentation constante de la prévalence contraceptive à Kinshasa et stagnante au Kongo central

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La République démocratique du Congo est l’un des pays au monde qui affiche des taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile les plus élevés. Dans l’optique de fournir les données pouvant aider dans la planification familiale qui est l’une des stratégies efficaces pour la réduction de la mortalité maternelle, l’Ecole de Santé Publique de Kinshasa, en collaboration avec le ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention a présenté, ce mardi 20 juillet, les résultats de l’enquête PMA-RDC phase 2 sur la planification familiale réalisée à Kinshasa et au Kongo Central.

La diffusion des résultats de l’enquête des PMA portant sur la récolte des données relatives à la dynamique contraceptive de chaque femme, sur l’impact de la Covid-19 sur la vie des ménages, mais aussi sur l’utilisation des services contraceptifs, a eu lieu en présence du représentant du secrétaire général à la santé publique, hygiène et prévention, de la ministre provinciale de la Santé publique de la ville de Kinshasa, du directeur du Programme national de santé de l’adolescent (PNSA) et ainsi que de la représentante des partenaires.

Les résultats de ces enquêtes réalisés entre décembre 2020 et février 2021, indiquent une augmentation constante de la prévalence contraceptive à Kinshasa. La capitale congolaise est passée de 14 % en 2014 à 30 % en 2021, a indiqué le professeur Pierre Akilimali, principal investigateur du projet PMA.

« …Comme résultat clé à Kinshasa, nous assistons à une augmentation constante de la prévalence contraceptive. On est parti de 14% en 2014 à 30% en 2021 mais bien que cette prévalence augmente, nous assistons à un problème de discontinuation de l’utilisation des méthodes. Les femmes commencent à utiliser les méthodes après un certain temps, ils interrompent l’utilisation de ces méthodes. Ce qui fait que l’utilisation des contraceptions chez les femmes à Kinshasa ne donne pas des résultats satisfaisants parce que nous avons aujourd’hui une proportion importante des grossesses non désirée. A peu près 6 femmes sur 10 ont déclaré que leurs dernières grossesses n’étaient pas désirées », a-t-il expliqué.

Une stagnation de la prévalence contraceptive, par contre, a été constatée dans la province du Kongo central. Cette prévalence tourne autour de 20%, a poursuivi le professeur Pierre Akilimali dans son exposé. « Au Kongo central, par contre, nous assistons à une stagnation de la prévalence contraceptive, cette prévalence tourne autour de 20% bien que cette année, nous avons rapporté 28%. Il faut retenir qu’au Kongo central, la prévalence contraceptive malgré les interventions ne change pas sensiblement parce que les gros des intervenants travaillent le long de la route Kinshasa-Matadi alors que les populations qui sont à l’intérieure sont dépourvus, ils ne sont pas couverts », a-t-il indiqué.

Pour le Dr Jean Bertin Epumba, directeur de la direction de la santé et de la famille de groupe spécifique au ministère de la Santé, représentant du secrétaire général à la santé, cette enquête est « un outil de plus qui va nous aidés dans la planification et dans l’actualisation de nos politiques sur la planification familiale. ». Mme Lisa Makoya, représente des partenaires de ce projet, à quant à elle, plaidé pour que ces enquêtes soient étendues dans d’autres provinces, d’où son appel à l’endroit d’autres partenaires de s’associer à ce projet. A noter que la réalisation de cette enquête a reçu le soutien global de l’Institut Bill & Melinda Gates pour la population et la santé génésique de l’Ecole de Santé Publique de l’Université Johns Hopkins et de JHPiego.

Djodjo Vondi

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