En attendant le programme de la ville, les autorités locales se sont accordé en vue d’apporter la paix aux âmes tourmentées des vingt-six personnes mortes par électrocution au marché de Matadi Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula, le 02 février 2022.
Sollicités par les commerçants du coin, les autorités locales dites coutumières ont travaillé main dans la main avec les prêtres ce lundi 7 février en vue de libérer ce lieu marqué par la mort atroce de ces personnes. Ils ont dit quelques prières et prononcé des paroles de bénédiction, rapportent des témoins, avant d’organiser les funérailles. Les victimes y sont représentées par leurs photographies, faute de dépouilles. Et le voisinage a rendu ses hommages aux illustres disparus.
Simple ragot ou vécu, la présence de ces autorités spirituelles en dit long.
Des tenanciers de quelques boutiques et tables rapportent que des voix audibles présumées être celles des disparus, sèment la frayeur et les empêchent ainsi de commercer correctement.
« C’est le vendredi dernier que nous avons dû faire appel aux autorités locales ainsi qu’à quelques prêtres pour exorciser le lieu parce qu’on ne pouvait plus supporter entendre ces voix, ça devenait vraiment effrayant », indiquent différentes personnes exerçant leurs commerces aux alentours.
« Le vendredi passé, quelques-unes de mes collègues et moi, étions venues nous approvisionner en épices comme à l’accoutumée. Subitement, nous avons entendu plusieurs personnes parler en même temps comme ça se passe au marché. Nous étions étonnées parce qu’il était encore 5h45’ du matin”.
Parmi ces voix, poursuivent-elles, s’est élevée celle d’une mère qui s’adresse à son époux : ”mobali na ngai, olandi ngai po nakozwela bana mbongo ya mapa po bamela thé avant l’école [mon époux, tu m’as suivie jusqu’ici pour récupérer les frais pour le petit-déjeuner des enfants avant de se rendre à l’école, ndlr]”. Nous avons eu froid dans le dos ; ceci ne sort pas d’un conte des fées mais plutôt de la vie réelle », indique un groupe de femmes vendeuses d’épices.
Sans en tirer de leçon à l’instar des accidents de la circulation causant plusieurs morts, cinq jours ont suffi pour que tout rentre à la normale à Matadi Kibala. Avant le drame égal après le drame.
Serge Maheme