Cela fait maintenant 9 ans depuis que la région de Beni, en province du Nord-Kivu, enregistre des tueries massives des populations civiles, des actes attribués aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe allié à l’État islamique, selon les rapports de plusieurs organisations internationales.
Ce mois d’octobre 2023, marque la commémoration du 9ème anniversaire des premières tueries dans la région de Beni. Même si les premiers cas s’étaient produits le 2 octobre à Kisiki et Mukoko dans le groupement Bambuba-Kisiki, c’est la date du 15 octobre qui est souvent commémorée. C’est à cette date que la ville de Beni a enregistré son premier carnage. 33 personnes civiles étaient exécutées par armes blanches à Nzuma, Kadou, Ngadi et les villages environnants. Il s’agit d’une tragédie qui avait secoué la
communauté nationale et internationale, avec un bilan sans précédent.
Ces jours, sur initiative propre, la population a procédé à la construction d’un mausolée afin d’immortaliser les victimes de ces tueries. Il s’agit de la construction moderne des 33 tombes des personnes tuées ce jour-là, enterrées au cimetière public de Masiani.
A la justice internationale et tous ceux qui voudront s’informer sur la question des massacres de Beni, ce mausolée pourra être considéré comme l’une des preuves tangibles. Cela étant, depuis le début de ces tueries, le nombre exact de victimes n’est pas connu, on estime des centaines, voire des milliers de morts, mais qui ne sont pas identifiés, sans certificats de décès, continuent de déplorer les organisations de la société civile.
Une lueur d’espoir
Depuis l’année 2014 marquant le début des tueries des populations civiles à Beni, les violences se sont perpétuées jusqu’à embraser d’autres villages, les territoires de Mambasa et Irumu en province d’Ituri. Cette situation a été influencée par des opérations militaires moins efficaces qui ont permis à disperser des insurgés dans la région.
Une lueur d’espoir se dessine avec l’avènement des opérations « Shuja » menées conjointement entre les Forces armées de la RDC (Fardc) et les Forces de défense du peuple Ougandais (Updf). Ces opérations ont permi de réduire sensiblement la capacité de nuisance des ADF. Grâce à ces opérations, les deux forces ont réussi à démanteler les bastions stratégiques et les réseaux de financement des assaillants, se félicitent les autorités militaires.
Les mérites de ces opérations sont aussi témoignés par la population, notamment en voyant la libération des centaines d’otages suite à des offensives contre les positions ennemis. Les forces de sécurité doivent intensifier les opérations afin d’aboutir à la restauration de l’autorité de l’État.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu