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samedi, décembre 13, 2025
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Crise à l’Est : chute d’Uvira, la population exige des mesures fortes

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La prise de la ville stratégique d’Uvira par les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda suscite de vives réactions à travers le pays. À Kindu, Kisangani et Kikwit, acteurs de la société civile, analystes et mouvements citoyens réclament des réponses urgentes pour mettre fin à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.

Maniema : appels à des mesures exceptionnelles

Dans la province du Maniema, à Kindu, plusieurs voix réclament une refonte urgente de la gouvernance sécuritaire. Des acteurs de la société civile appellent le président Félix-Antoine Tshisekedi à former un gouvernement de crise.

Josué Lituta propose la réduction du nombre de ministres ainsi que la nomination d’un militaire à la tête du ministère de la Défense nationale et d’un expert en sécurité au ministère de l’Intérieur, estimant que ces décisions sont nécessaires en période de guerre.

De son côté, JR Justin Kalabya, membre d’un mouvement citoyen, analyse la chute d’Uvira comme le résultat d’une défaillance structurelle de la gouvernance sécuritaire, marquée par des retraits militaires précipités et une chaîne de commandement affaiblie.

Il dénonce également le silence de la communauté internationale face à l’implication du Rwanda et s’interroge sur la crédibilité des accords de paix récemment signés.

Kisangani : plaidoyer pour un dialogue national inclusif

À Kisangani, plusieurs analystes estiment que la paix durable ne peut être obtenue sans l’implication de toutes les parties concernées au conflit. Daniel Manganzi Lizoka, analyste politique à l’Université de Kisangani, critique la signature d’accords de paix sans l’intégration des groupes armés présents sur le terrain, notamment l’AFC/M23.

Il plaide pour un dialogue national inclusif et exprime ses inquiétudes face à ce qu’il considère comme une faible capacité de riposte des Forces armées de la RDC (FARDC).

Dans la même ville, Merveille Abili, membre de l’Alliance citoyenne pour le réveil du Congo, estime que la chute rapide d’Uvira s’explique en partie par l’exclusion de l’AFC/M23 lors des récents accords de paix. Selon lui, négocier sans associer les acteurs armés du front affaiblit toute initiative de paix.

Pour Blaise Saidi Atubu, candidat au Diplôme d’Études Approfondies (DEA), la prise d’Uvira sans affrontements majeurs révèle la fragilité sécuritaire du Sud-Kivu. Il appelle l’État congolais à renforcer sa stratégie militaire, à protéger davantage les civils et à consolider la diplomatie régionale.

Kikwit : rejet total de la guerre comme mode de lutte politique

À Kikwit, dans la province du Kwilu, la société civile adopte une position ferme contre toute forme de lutte armée. Son président, Laurent Bwenia Muhenia, dénonce le recours à la guerre pour combattre un régime démocratiquement établi.

Il rappelle que, dans un État démocratique, la seule voie légitime pour accéder au pouvoir demeure celle des urnes. Il condamne également les pertes en vies humaines et les dégâts matériels causés par les conflits armés.

Jean Malundu, autre cadre de la société civile, condamne la prise d’Uvira et d’autres agglomérations par les groupes armés. Il dénonce une atteinte à la souveraineté nationale et plaide pour la création d’un tribunal spécial chargé de juger les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Une inquiétude nationale croissante

À travers ces réactions venues de différentes provinces, une même inquiétude se dégage : l’aggravation de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC et l’urgence pour les autorités de prendre des décisions fortes, crédibles et rapides afin de restaurer la paix et l’autorité de l’État.

 

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