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Depuis plus d’une décennie, les dirigeants urbains se succèdent à la tête de Kinshasa avec une promesse récurrente : améliorer le cadre de vie de près de 15 millions d’habitants. De « Kinshasa Bopeto », porté par l’ancien gouverneur Gentiny Ngobila, à « Kinshasa Ezo Bonga », les slogans se renouvellent, mais la réalité quotidienne des Kinois, elle, reste inchangée.
À chaque mandature, l’Hôtel de ville dévoile des plans censés métamorphoser la mégalopole : assainissement des quartiers, collecte régulière des déchets, dégagement des emprises publiques, lutte contre les constructions anarchiques, réhabilitation de certains axes routiers. Sur le papier, ces initiatives semblent structurées et porteuses d’espoir. Dans la pratique, elles demeurent largement théoriques.
Il suffit pourtant d’une pluie de trente minutes pour mettre à nu l’ampleur du problème : embouteillages paralysants, inondations récurrentes, routes impraticables, déchets charriés par les eaux. Saison après saison, les mêmes scènes reviennent, témoignant de l’impact minimal — voire inexistant — des programmes annoncés.
La dégradation de Kinshasa ne s’explique pas seulement par son étendue ou sa croissance démographique. Elle traduit surtout un déficit de mise en œuvre, l’absence de suivi, l’insuffisance des moyens alloués et, plus profondément, un fossé persistant entre les slogans politiques et les réalités du terrain.
À l’heure où les défis urbains se multiplient, une question s’impose : quand Kinshasa passera-t-elle enfin des déclarations d’intention aux actions concrètes et durables ?
Djodjo Vondi
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