Une vive crise secoue actuellement l’Assemblée provinciale du Kasaï-Central, plongée dans une cacophonie institutionnelle entre décisions contradictoires, rivalités internes et interventions du gouvernement central. Au cœur de la tourmente : la légitimité des organes dirigeants et la gestion de la vacance de plusieurs postes.
Le bureau dirigé par Daniel Lukusa Kakupueki, destitué par ses pairs, a annoncé la tenue d’une plénière électorale le lundi 23 juin 2025, en vue de pourvoir aux postes laissés vacants par trois membres démissionnaires : le vice-président Papy-Noël Kanku, le rapporteur Anaclet Muyaya et le questeur Justin Muangala. Cette initiative est jugée illégale par le bureau d’âge, dirigé par Stéphane Muanda, reconnu par Kinshasa.
Un calendrier électoral contesté a été publié par le camp Lukusa, prévoyant le dépôt et le traitement des candidatures entre le 18 et le 20 juin, une journée de campagne le 21 juin, puis le scrutin le 23. Des candidatures sont déjà enregistrées, dont celles de Patient Tshiombe (vice-président), Sosthène Kambidi (rapporteur), David Ntumba Mbowé et Zacharie Tshipamba (questeurs).
Mais cette initiative s’est heurtée à un revers majeur. Dans un télégramme officiel daté du 19 juin, le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemin Shabani Lukoo, a suspendu la tenue de toute plénière durant la période des consultations en cours à Kinshasa, auxquelles sont convoqués les membres du bureau d’âge et du bureau déchu. Il a également instruit la Police nationale congolaise (PNC) de sécuriser les installations de l’Assemblée provinciale pour éviter toute tentative de perturbation.
Cette décision est intervenue suite à une dénonciation du bureau d’âge, adressée à la PNC, mettant en garde contre la tentative du bureau destitué d’organiser un scrutin jugé irrégulier.
JM Mpandanjila