Le ravin appelé Sankuru poursuit son évolution. Lui qui a déjà englouti une cinquantaine de maisons sur sa trajectoire élargit ses entrailles pour avaler la grande église de la paroisse Sainte Marie Sankuru y compris deux autres institutions scolaires à peine construites sur fonds du gouvernement central, à Kikwit, ville économico-politique de la province du Kwilu dans le Sud-0uest de la République démocratique du Congo (RDC).
La multiplication des réunions pour la mise en place des mécanismes pouvant stopper son évolution ont été vaines jusqu’à ce jour.
« La commune de Nzinda a tout fait pour freiner la progression de ce ravin grâce au peu de moyens dont elle disposait, mais les pluies qui se sont multipliées ces derniers jours ont tout abîmé. À ce niveau, ça exige de gros moyens que la commune n’a pas. C’est pourquoi je lance un SOS au gouvernement central et aux âmes de bonne volonté afin de sauver la situation », a déclaré Serge Musila, bourgmestre de la commune de Nzinda.
Même son de cloche du côté du curé de la paroisse Sainte-Marie Sankuru. Il avait réuni, il y a quelques jours, la presse afin d’évoquer ce danger.
De son côté, le maire de Kikwit, Abe Ngyama, a proposé d’utiliser l’argent que Kikwit avait cotisé (7 000 USD) pour la construction d’une morgue moderne. Mais la société civile s’y oppose.
« Je ne comprends pas pourquoi la société civile refuse cette idée. Faut-il perdre cette église et les deux écoles bêtement ? », s’indigne le maire.
En réaction, la société civile, par la voix de Laurent Bweniia, président, dénonce la mauvaise direction que l’argent de la morgue va prendre.
« Ce qui est prévu pour la morgue ne doit pas prendre une autre direction. La société civile ne sait même pas où va l’argent que l’actuelle morgue génère. Nous devons donc voir clair », indique-t-il.
Badylon Kawanda Bakima