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Kinshasa, habituellement animée par ses embouteillages incessants et son agitation matinale, s’est réveillée ce lundi 15 décembre dans une atmosphère remarquablement calme. Peu de klaxons, une circulation fluide sur les grandes artères et une activité réduite dans plusieurs quartiers de la capitale : un contraste saisissant pour une ville de plus de 15 millions d’habitants.
Cette situation singulière fait suite à un communiqué officiel de l’Hôtel de Ville de Kinshasa, prévenant la population d’un appel « non identifié » incitant à observer une prétendue journée morte, ainsi que des sit-in et des dépôts de mémorandums devant les missions diplomatiques et le Parlement.
Dans son message, l’autorité urbaine a fermement rappelé que « nul n’a le droit de manipuler ou de perturber la population en dehors des décisions légalement prises par les institutions habilitées de la République ». L’Hôtel de Ville a donc appelé les Kinois au calme, à la vigilance et à la poursuite normale de leurs activités quotidiennes. Par ailleurs, la Ville a réaffirmé son attachement aux libertés démocratiques, insistant sur le respect des lois et de l’ordre public.
Sur le terrain, l’écho de cet appel semble avoir été limité. Bien que certains commerces aient timidement ouvert leurs portes et que l’activité dans plusieurs bureaux ait été réduite, aucune paralysie majeure n’a été constatée. « Ce n’est pas vraiment une journée morte, c’est plutôt une matinée hésitante », confie à MCP un conducteur de taxi-bus croisé sur le boulevard Triomphal, illustrant l’atmosphère ambivalente qui règne dans la ville.
De nombreux Kinois interrogés attribuent cette faible mobilisation au désistement du parti de l’opposant Jean-Marc Kabund à l’interdiction de l’Hôtel de Ville à sa marche initialement programmée ce lundi. « Sans un encadrement politique clair et organisé, beaucoup ont choisi de rester prudents », estime un commerçant du centre-ville.
Malgré cette accalmie relative, les autorités sont demeurées vigilantes. Un dispositif sécuritaire renforcé a été déployé autour de plusieurs points stratégiques, en particulier aux abords du Palais du Peuple. Des véhicules de la Police nationale congolaise parcourent les grandes artères, garantissant la libre circulation et la sécurité des personnes et de leurs biens. L’Hôtel de Ville a d’ailleurs assuré que les forces de l’ordre avaient reçu des instructions claires pour prévenir toute forme d’intimidation ou d’entrave aux activités normales de la population.
Solidarité nationale en toile de fond
Dans son communiqué, la Ville de Kinshasa a également mis en avant la solidarité de la population kinoise envers les concitoyens de l’Est de la République démocratique du Congo, durement frappés par la guerre, qu’elle considère comme étant une conséquence des interventions du Rwanda et de ses alliés, notamment l’AFC/M23.
En ce lundi de mi-décembre, Kinshasa présente ainsi le visage d’une capitale en suspension : ni véritablement paralysée, ni entièrement animée, la ville fait preuve de prudence, attentive aux signaux politiques et sécuritaires dans un contexte national marqué par des tensions palpables et des appels à la mobilisation.
Cink Inkonge
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