L’Hôtel de ville de Kinshasa a entamé ce mercredi une vaste opération de démolition des constructions situées le long de la route Pétro Congo, dans la commune de Masina. Cette initiative entre dans le cadre du projet d’élargissement de cette artère stratégique, afin de fluidifier la circulation dans cette zone fortement embouteillée.
L’objectif affiché par les autorités provinciales est clair : passer de deux à quatre bandes de circulation. Pour ce faire, il faudra élargir la chaussée jusqu’à 300 mètres de part et d’autre de l’axe, ce qui implique la destruction de nombreuses infrastructures, commerciales et résidentielles.
Sur le terrain, l’opération s’est accompagnée d’un grand désarroi. Des dizaines de boutiques, terrasses, hôtels et habitations sont concernées. Certains propriétaires tentent encore de sauver quelques biens, tandis que les bulldozers, pilotés par les équipes dirigées par Daniel Bumba, sont déjà en action au niveau du terminus.
« Ils sont venus nous casser sans préavis. Nous ne savons pas où nous plaindre », déclare, abasourdi, le responsable d’un hôtel tout récemment acquis.
L’émotion est palpable : pleurs, colère, grincements de dents. Pour de nombreuses familles, la démolition représente une perte brutale et inattendue, et plane une grande incertitude sur d’éventuelles indemnisations. Aucun calendrier officiel de compensation n’a pour l’instant été annoncé.
Parmi les bâtiments emblématiques concernés, on note notamment le Complexe Scolaire Don Bosco et l’Église catholique du même nom, ainsi que le célèbre abattoir municipal. Plusieurs marchés de fortune installés le long de la route sont également promis à la disparition.
Cette opération s’inscrit dans une volonté plus large des autorités urbaines d’améliorer les conditions de circulation dans la capitale. Toutefois, le manque de communication préalable et d’accompagnement social soulève des inquiétudes croissantes quant au respect des droits des riverains.
LM
