La société civile congolaise exprime une vive indignation après un nouvel accident mortel survenu mardi dernier au marché de Matadi-Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula, à l’ouest de Kinshasa. Le drame, survenu sur la chaussée de la RN1, a coûté la vie à six personnes et fait une dizaine de blessés.
Pour Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), ce n’est pas un fait isolé : « Ce qui s’est passé à Matadi-Kibala reflète un cycle tragique dont nous n’avons manifestement pas tiré les leçons. Des centaines de vies ont déjà été perdues ici, sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise pour sécuriser ce marché improvisé sur la route. »
« Une ville livrée à elle-même »
Dans un ton accusateur, Tshiombela dénonce l’absence de politique d’anticipation à Kinshasa :
« La capitale semble livrée à elle-même, sans réelle intervention des autorités. Combien de vies faudra-t-il encore perdre avant que l’État n’assume ses responsabilités ? »
Promesses oubliées, marché abandonné
Malgré de nombreuses annonces, la construction d’un marché moderne à Matadi-Kibala reste lettre morte.
Cédric Ndombe, membre du mouvement Lobi Congo, fustige l’inaction du gouvernement. « Le projet de délocalisation du marché a été annoncé depuis longtemps, mais jamais concrétisé. Cette inaction expose quotidiennement les citoyens à des risques évitables, tant sur le plan sécuritaire qu’humain. »
Pour Jonas Tshiombela, l’État demeure le principal responsable. « Tant que le gouvernement n’agira pas pour construire un marché digne de ce nom, les pertes humaines continueront. »
Une série noire depuis 2022
Le marché de Matadi-Kibala est situé le long de la route nationale n°1, un axe stratégique emprunté par des camions poids lourds, rendant le site extrêmement dangereux.
Outre les nombreux accidents de circulation, le marché avait déjà été le théâtre d’un drame électrique le 2 février 2022, lorsqu’une rupture de câble haute tension, causée par une pluie torrentielle, avait provoqué l’électrocution de 25 personnes, en majorité des femmes.
Par Cink Inkonge