Au moins 61 civils ont été tués lors d’une attaque attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé d’origine ougandaise affilié à l’État islamique. L’incursion a eu lieu dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre 2025, au village de Ntoyo, dans la localité de Mahono-Kasenya, à environ 6 kilomètres de Manguredjipa, chef-lieu du secteur des Bapere, en territoire de Lubero (Nord-Kivu).
Selon des témoins, les assaillants sont arrivés du village de Manjamba, situé au sud de la zone attaquée. Plusieurs victimes ont été surprises alors qu’elles assistaient à une veillée funèbre. Les rebelles ont tué des civils par balles et à l’arme blanche, tandis que d’autres ont péri brûlés vifs dans leurs maisons incendiées.
Le bilan provisoire communiqué par la société civile du secteur des Bapere fait état de 61 civils tués, 4 blessés, 14 maisons, 2 véhicules et plusieurs motos incendiés et pillés.
« Ce que vous voyez emballé dans ces bâches, ce sont des corps des victimes. Nous avons compté 61 morts et 4 blessés admis aux soins. Quatorze maisons, deux véhicules et plusieurs motos ont été incendiés. On nous disait que des militaires étaient présents, mais ce n’était pas le cas. Seulement quatre militaires congolais étaient sur place, et ils n’avaient ni effectif suffisant ni logistique pour contenir l’ennemi », a déclaré Sameul Kagheni, président de la société civile du secteur des Bapere.
Des sources sécuritaires locales rapportent que les assaillants, parlant en arabe, étaient très nombreux. Les quelques militaires présents ont tenté de résister avant d’être contraints de se retirer faute de moyens.
Mardi soir, les corps des victimes jonchaient encore le sol. Une dizaine seulement avaient été récupérés par les familles pour des funérailles à Butembo, Nziapanda et Manguredjipa. Les autres restaient emballés dans des bâches et déposés dans des hangars ou à l’intérieur d’une église locale.
La société civile rappelle que le secteur des Bapere a subi plusieurs attaques similaires ces dernières semaines. En moins d’un mois, plus de 150 civils y ont été tués. Malgré la récente visite du gouverneur militaire qui avait annoncé un renfort des effectifs, la situation sécuritaire demeure inchangée, déplorent les habitants.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu