La Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) s’apprêtent à déployer de nouveau ses casques bleus dans le territoire de Lubero, en province du Nord-Kivu. L’annonce a été faite ce mercredi 17 décembre 2025 par la société civile locale, à l’issue d’une réunion de restitution tenue avec ses organisations membres.
Cette rencontre faisait suite à une réunion élargie organisée à Beni, chef-lieu provisoire de la province, réunissant les leaders du secteur des Bapere, des organisations de la société civile, l’autorité territoriale ainsi que le chef de bureau de la Monusco.
Selon la société civile, ce redéploiement vise à appuyer les opérations militaires conjointes menées par les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) contre les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). L’appui de la Monusco portera essentiellement sur la logistique opérationnelle, à la demande des FARDC.
« Il existe une sollicitation des FARDC et de leurs partenaires, confrontés à des insuffisances logistiques dans la traque des ADF. La population avait développé un sentiment de désaveu vis-à-vis de la Monusco, perçue comme partenaire du gouvernement. Lors des assises de Beni, il a été démontré que la présence de la Monusco, notamment à Manguredjipa, faciliterait l’appui logistique aux FARDC. Les routes étant impraticables, les militaires éprouvent de grandes difficultés d’approvisionnement. Les hélicoptères de la Monusco peuvent jouer un rôle clé, tant pour le ravitaillement que pour la communication et le renseignement », a expliqué Muhindo Tafuteni, président de la société civile du territoire de Lubero.
Cette information est confirmée par la Monusco. Jean-Tobie Okala, chargée de l’information publique, affirme : « Nous sommes prêts. Nous attendons donc juste le retour de la société civile, car c’est important d’avoir l’adhésion des populations que nous servons et protégeons, et dont certains habitants sont victimes de manipulation et de désinformation. Il y a urgence, des vies humaines sont en danger », a-t-il confirmé.
Ce retour des casques bleus intervient dans un contexte de forte instabilité sécuritaire à Lubero, particulièrement dans le secteur des Bapere et dans la partie ouest de la chefferie de Baswagha. La zone est régulièrement la cible d’attaques attribuées aux ADF, ayant causé plusieurs centaines de morts, ainsi que le pillage et l’incendie de maisons et de structures sanitaires. Cette insécurité persistante a entraîné le déplacement massif de centaines de personnes.
Pour rappel, la Monusco avait fermé sa base de Lubero à la fin du mois de décembre 2023, dans le cadre du retrait progressif de ses forces de la RDC. Cette décision s’inscrivait dans un plan conjoint du gouvernement congolais et des Nations unies visant à adapter la présence de la mission à l’évolution de la situation sécuritaire sur le terrain.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu















