Le tribunal militaire de garnison de Beni a clôturé, jeudi 16 octobre 2025, le procès contre plusieurs combattants et collaborateurs présumés des Forces démocratiques alliées (ADF). À l’issue des audiences, 14 prévenus ont été condamnés : six à la peine de mort et sept à des peines allant de 15 à 20 ans de prison. Quatre autres ont été acquittés pour insuffisance de preuves ou pour avoir été impliqués accidentellement dans les faits reprochés.
Après plusieurs jours d’instruction, de réquisitoires, de plaidoiries et de confrontations entre le ministère public et les prévenus, le tribunal s’est enfin prononcé tard dans la soirée. Les condamnés ont été reconnus coupables de participation à un mouvement insurrectionnel, de financement du terrorisme, de crimes de guerre par enrôlement d’enfants, entre autres infractions.
Le collectif des avocats de la défense a exprimé son insatisfaction face au verdict. Certains défenseurs judiciaires, dont les clients ont été condamnés, ont annoncé leur intention d’interjeter appel afin d’obtenir soit un acquittement, soit une réduction des peines, conformément à la loi.
Les personnes jugées ce jour font partie des 64 prévenus présentés par l’auditorat militaire de garnison de Beni. Selon le capitaine magistrat Hubert Kabandani, auditeur militaire de garnison, ce procès revêt un caractère pédagogique et dissuasif : il s’agit d’un message d’interpellation lancé par l’État congolais aux auteurs de crimes dans la région. Il a également souligné que ce jugement témoigne des efforts de l’État dans la lutte contre l’impunité et pour la protection des droits humains.
Depuis plus d’une décennie, les territoires de Beni, Lubero et Ituri sont victimes des violences armées attribuées aux ADF, un groupe armé affilié à l’État islamique, accusé de massacres, d’enlèvements, de pillages et d’incendies.
Delphin Mupanda / Correspondant MCP, Nord-Kivu