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Le Président du Conseil d’Administration de l’Observatoire Congolais de Dépenses Publiques déplore l’abandon de la cour des comptes par les autorités publiques, notamment le Président de la République. À en croire Florimond Muteba, le Président de la République ne saura mettre fin à la corruption, s’il ne réhabilite pas la cour des comptes.

« Il y a beaucop de choses à revoir, c’est à dire qu’on doit être sûr que le Président de la République a la volonté ferme d’aller vers la fin de la corruption, l’éradication des pratiques de corruption, des détournements des finances publiques. Je dis ça parce que pour être sûr que la corruption peut prendre fin et diminuer très fort, l’engagement du Président de la République doit dans le sens de réhabiliter la cour des compte », a-t-il relevé.

La création d’une Agence attachée à la Présidence en matière de la prévention et lutte contre la corruption relève de superflu

Selon le patron de l’ODEP, ‘’la cour des comptes qui est l’instrument de lutte pour l’amélioration des finances publiques, donc automatiquement de lutte contre la corruption et le détournement, peine à assumer aujourd’hui ses missions et ses responsabilités.’’ D’après lui, la création d’une Agence attachée à la Présidence en matière de la prévention et lutte contre la corruption relève de superflu, alors que l’existence de la cour des comptes émane de la Constitution, et son rôle est repris longuement dans la loi sur les finances publiques.

Sous effectif des magistrats à la cour des comptes

‘’ Au moment où nous parlons il n’y a que soixantaine des magistrats qui la constitue dont plus de 50 n’ont pas encore prêtés serment. Sans prestation de serment, ils ne peuvent pas travailler. Alors vous voyez un pays comme le nôtre compter que sur une dizaine des magistrats à la cour des comptes, alors que dans des pays comme l’Afrique du Sud par exemple, plus petit que le nôtre, moins peuplé, il y a plus de 2000 magistrats qui travaillent jour et nuit pour faire le contrôle des finances publiques’’, a-t-il fait savoir.

Et d’ajouter , ‘’qu’est ce que ça coûte ? Nous avons vu toutes les agitations pour la prestation de serment des magistrats de la cour constitutionnelle. Bien sûr, ça a intéressé plus d’une personne. Ce sont les élections de 2023, nous avons tout compris.’’

Mauvaise gouvernance

Pour ce défenseur de la bonne gestion des finances, négligez la cour des comptes revient à encourager la mauvaise gouvernance, vice qui rendra inefficace l’impact des élections sur le développement et le progrès social.

‘’Mais, vous savez, on peut toujours faire des bonnes élections, mais si la gouvernance est lamentable, ces élections ne serviront à rien, c’est à dire, elles n’auront pas un impact sur le développement et le progrès social. Parce que si la mauvaise gouvernance continue même si celui qui a été élu a une légitimité, mais il ne fera rien, avec la mauvaise gouvernance le pays n’avancera jamais. Il faut qu’on nous démontre alors par des actes qu’on veut réellement lutter contre la corruption.’’ a-t-il conclu.

Hénoc Mpongo

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