« Nous allons nous assurer que tout le monde prenne conscience que ce n’est pas le problème du Rwanda en commençant par dire à tous ceux qui pensent que c’est notre problème et pas celui du Congo; premièrement retirer les congolais qui sont ici. Ceux qui arrivent tous les jours à cause des actions de leur gouvernement et qui disent que le gouvernement ne fonctionne pas correctement, ce n’est pas mon problème », a déclaré lundi 09 janvier le président rwandais Paul Kagame dans un discours devant les parlementaires.
Dans ses propos, Paul Kagame a rappelé que le Rwanda ne peut plus porter seul ce fardeau d’accueillir les réfugiés congolais tout en étant condamné à tort par la communauté internationale pour ce qui se passe en RDC.
« Il y a un type de réfugiés que, je pense, nous n’accepterons plus. Nous ne pouvons pas continuer d’accueillir des réfugiés, pour lesquels, plus tard, nous sommes tenus pour responsables d’une certaine manière, ou même insultés. (…) et si c’est mon problème, c’est le votre aussi, la communauté internationale, car c’est à eux que je m’adresse. C’est autant votre problème que le mien. Mais je refuse que le Rwanda porte ce fardeau et soit insulté tous les jours à ce sujet. » a-t-il ajouté.
Concernant son implication dans la crise à l’Est de la RDC, Paul Kagame a, comme d’habitude, nié en bloc toute implication de son pays à la rébellion du M23.
Condamné comme acteur majeur dans la déstabilisation de la partie est de la RDC, le président Rwandais s’est attiré une salve des critiques de la part des anciens alliés notamment la France et les États-Unis pour son implication dans le conflit qui oppose le M23 et les Forces armées de la RDC.
À ce jour, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dénombre plus de 76 000 déplacés congolais accueillis au Rwanda depuis le regain de violence dans le nord Kivu. Certains médias parlent de 2000 congolais arrivés par jour au Rwanda. De l’autre côté de la médaille, Human Right Watch comptait plus de 180 000 déplacés internes suite à ces affrontements dans la partie Est du pays.
En ce qui concerne le nombre de morts, les dernières statistiques des Nations Unies révèlent que près de 131 civils ont sauvagement été exécutés à Kishishe dans la province du Nord Kivu.
Hénoc Mpongo