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Pêche : le potentiel halieutique de la RDC exploité à 35 %

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Avec ses 707 000 tonnes exploitables annuellement, la République démocratique du Congo ne produit actuellement que 250 000 tonnes, mais prévoit de valoriser durablement l’exploitation des potentialités de ce secteur. Du 22 au 23 avril 2024, toutes les parties prenantes impliquées dans la pêche ont validé, au terme d’un atelier technique, le Plan prioritaire de relance de la pêche (Pprp). Pour l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), consultée en juillet 2019 par le gouvernement pour l’accompagnement technique, il faut engager la mise en œuvre du Plan dans les meilleurs délais.

Dans un document parvenu à la rédaction de MCP le 25 avril 2024, la FAO revient sur l’un des événements phares de cette semaine tant pour la vitalité du secteur concerné que pour le nombre d’acteurs impliqués. En effet, la pêche emploie des milliers d’acteurs qui en tirent l’essentiel de leurs moyens d’existence en termes d’emplois et de revenus. Pourtant, cet atelier de deux jours n’a pas eu l’attention qu’il devrait avoir en raison de sa portée quasi-historique pour la RDC, deuxième réserve mondiale d’eaux douces après le Brésil. Avec une exploitation annuelle qui n’excède guère le tiers de son potentiel halieutique estimé à 707 260 tonnes, le pays a tout à gagner à rationaliser sa gouvernance du secteur. En effet, les 250 000 tonnes exploitées actuellement ne peuvent répondre au défi de nourrir une population grandissante. En juillet 2019, le gouvernement a décidé de bénéficier de l’assistance technique de la FAO. Sur la table de discussion avec l’agence onusienne, un Plan directeur des pêches obsolète dont l’élaboration, avec l’appui de la même FAO, remonte à 1987. Prévu pour une durée de dix ans, le Plan ne cadrait plus avec les réalités de l’évolution constante de la situation démographique, économique et même juridique. De plus, le pays avait un besoin pressant de valoriser durablement les potentialités de ce secteur et les bénéfices pouvant servir au développement et à la diversification économique du pays. Les efforts visaient à actualiser le cadre de planification sectoriel en dotant le pays d’un nouveau Plan de gestion et de planification pour la gouvernance du secteur des pêches qui soit conforme aux priorités de développement du gouvernement et aux principes énoncés dans les instruments internationaux. L’atelier de deux jours a réussi à réunir toutes les parties prenantes impliquées dans le secteur de la pêche en RDC (experts du gouvernement, représentants des universités, associations des pêcheurs, organisations sous régionales de pêche, etc.). Il s’agit déjà d’un aspect important dans la mise en œuvre d’une future politique acceptée de tous. En outre, après avoir procédé à un diagnostic approfondi, le nouveau Plan garantit une meilleure gouvernance du secteur. Il préconise aussi des orientations pour les besoins d’investissements sectoriels publics et privés. Pour la FAO, il est important de maintenir le rythme en accélérant l’adoption du nouveau cadre juridique. Enfin, les experts ont proposé aussi la mise en place d’un organe doté de la capacité d’organiser des rencontres de plaidoyer afin de mobiliser un financement pour les activités retenues dans le cadre du Pprp. Laurent Ifayemba 

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