MediaCongo Press > BLOG > A la une > Football : Mazembe, absent des compétitions africaines pour la première fois en 20 ans
C’est une page étonnante de l’histoire récente du football congolais qui s’écrit cette saison. Pour la première fois depuis plus de deux décennies, le Tout Puissant Mazembe ne figure pas sur la ligne de départ des compétitions interclubs de la Confédération africaine de football (CAF). Un choc pour les supporters des Corbeaux et une situation inédite pour une institution qui s’était imposée comme l’un des piliers du football continental.
L’absence du club lushois est la conséquence directe d’une saison 2024-2025 en demi-teinte, marquée par des résultats irréguliers en Ligue nationale de football (Linafoot) et des éliminations précoces lors des tours qualificatifs africains. Le club, habitué à survoler la scène nationale, n’a pas réussi à accrocher l’une des deux places qualificatives pour la Ligue des champions ou la Coupe de la Confédération.
Depuis 2000, le TP Mazembe avait pris l’habitude de représenter la RDC sur les pelouses africaines. Cinq fois champion d’Afrique (1967, 1968, 2009, 2010, 2015), deux fois finaliste de la Ligue des champions (1969, 1970), vainqueur de la Coupe de la CAF en 2016 et 2017, le club présidé par Moïse Katumbi s’était imposé comme une référence. Sa régularité et ses infrastructures modernes à Lubumbashi faisaient de lui un ambassadeur naturel du football congolais.
Au-delà des trophées, le TP Mazembe avait offert à la RDC des soirées mémorables : la finale du Mondial des clubs 2010 face à l’Inter Milan reste gravée dans la mémoire collective. Ce jour-là, les Corbeaux devenaient le premier club africain à atteindre ce stade de la compétition, donnant au continent entier une fierté nouvelle.
Pendant près de 20 ans, le club n’avait jamais manqué à l’appel des compétitions interclubs. Qu’il s’agisse de la prestigieuse Ligue des champions ou de la Coupe de la Confédération, Mazembe trouvait toujours le chemin de l’Afrique. Sa constance traduisait autant la puissance sportive de son effectif que la stabilité de son projet.
La coupure actuelle soulève néanmoins des interrogations. Est-ce un simple accident de parcours ou le signe d’un cycle qui s’essouffle ? Certains observateurs pointent la montée en puissance de concurrents nationaux tels que le FC Saint-Éloi Lupopo, l’As Maniema Union ou encore des formations émergentes comme les Aigles du Congo et l’As Simba de Kolwezi, champion de la Coupe du Congo pour la première fois de son histoire la saison dernière. Le paysage footballistique congolais semble plus compétitif que jamais, malgré des déficits sur le plan administratif depuis l’installation, par la FIFA, du Comité de normalisation à la Fédération congolaise de football Association.
Pour les supporters, cette absence aura un goût amer. Habitués aux grandes affiches africaines, aux voyages et aux vibrations des matchs de haut niveau, ils devront se contenter cette saison des joutes locales. Une situation frustrante, mais peut-être propice à un retour aux fondamentaux pour reconstruire un collectif plus conquérant.
Le club, de son côté, promet de rebondir. Avec ses infrastructures de calibre international, son centre de formation reconnu et un effectif en partie renouvelé, Mazembe garde les moyens de redevenir compétitif très rapidement, mais à condition aussi de faire une véritable table rase aux vieilles méthodes qui ont fragilisé le club du point de vue effectif et recrutement. L’histoire du football africain a déjà montré que les grandes dynasties connaissent des pauses avant de renaître.
En attendant, l’absence du TP Mazembe laisse un vide symbolique. L’Afrique des clubs perd, pour une saison au moins, l’un de ses représentants les plus emblématiques. Un rappel brutal que même les géants ne sont pas éternels sur leur piédestal, et que le football, imprévisible, reste avant tout une affaire de cycles.
GLK
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