Gouvernement Sama Lukonde : que des efforts à fournir à une année des élections

Nommé le 15 février 2021 au poste de Premier ministre, avant de voir son équipe gouvernementale être investie le 26 avril de la même année, le chef de l’exécutif congolais, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, aura passé près de 8 mois à la tête du gouvernement de la République.

Aujourd’hui, à l’aube de l’organisation des élections en 2023, le tableau des réalisations marquantes du gouvernement en 2021, demeure très noir et mérite des écrits en blanc.

Face à la presse dernièrement, le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a même reconnu que, « L’année 2021 a été une année difficile, mais par la force et la volonté du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ainsi que l’union des forces de tous, la RDC a entamé sa marche inexorable vers son redressement ».

Sécurité : multiplier la visibilité

Sur le plan sécuritaire, il y a lieu d’inviter le gouvernement, à quadrupler les efforts, afin d’assurer la protection des biens et des personnes.

A ce sujet, la sécurité pose encore d’énormes problèmes, particulièrement dans la ville province de Kinshasa, où l’insécurité causée par les kulunas, persiste encore dans des communes populeuses, malgré l’arrestation et le transfert de plusieurs d’entre eux , à Kaniama Kasese.

Il ne passe pas un jour, sans que les populations de ces coins (Makala, Bumbu, Selembao, Kimbanseke, N’djili, Kingasani…) ne puissent décrier les violences dont elles sont victimes de la part de ces récalcitrants, à base des armes blanches. Et ce, parfois devant l’incapacité des hommes en uniformes.

A ce propos, le gouvernement de la République a informé l’opinion à travers le ministre de la Communication et médias, avoir pris des dispositions pour le retour de la paix dans l’Est du pays. Il a cité l’état de siège ; l’amélioration des rapports avec la MONUSCO ; la mise en œuvre de l’opération conjointe entre les FARDC et l’armée ougandaise, ainsi que la démobilisation et le désarmement des miliciens, pour être sûr que le gouvernement apporte une solution durable face à ce fléau – l’insécurité – qui écume la RDC depuis de longues années.

Mais à dire vrai, les résultats escomptés jusque-là, ne sont pas encore visibles, car la RDC continue de compter non seulement le nombre des morts, mais les mouvements de ceux qui fuient leurs différentes contrées, ne font que s’accentuer.

La culture congolaise hisée au top de la gloire

Au plan culturel, la RDC a marqué des points par l’inscription de la Rumba congolaise, au patrimoine immatériel de l’humanité. A cela s’ajoute au niveau sportif, la victoire éclatante des Léopards, à un pas de la Coupe du monde.

Le seul point noir demeure l’interdiction des concerts des musiciens congolais à l’étranger. Là-dessus, le gouvernement n’a fait aucun effort pour défendre ses ambassadeurs et faire sauter les verrous.

Couverture santé universelle : la RDC au pas

Sur le plan sanitaire, Il faut épingler le dossier sur la création du Fonds de solidarité pour la santé et du Fonds de promotion pour la santé.

En rapport avec le démarrage effectif de la Couverture santé universelle en 2022, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, avait lors d’un conseil des ministres, rappelé avoir chargé le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, de rendre opérationnel les instruments de facilitation de sa mise en œuvre, conformément au Plan stratégique national adopté par le comité de pilotage, à travers la signature des actes réglementaires devant les instituer.

Parmi ces actes, le chef de l’État cite le Fonds de solidarité pour la santé ; le Fonds de promotion pour la santé ; l’Autorité de Régulation de la Couverture santé universelle ; de l’Institut national de santé publique et de l’Agence nationale d’ingénierie et d’informatique de la santé (ADCIS).

Le chef de l’État a également appelé lors de la 31e réunion du conseil des ministres du 03 décembre 2021, et la réunion du Comité de pilotage présidée le 07 décembre 2021, et particulièrement dans son adresse à la nation devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès, avait décrété la  » Couverture santé universelle « , comme une cause nationale, pour ce qu’elle représente pour la population congolaise, à savoir l’accès gratuit aux soins de santé.

Il faut aussi épingler la gestion efficiente par le gouvernement de la République, de la pandémie due au Covid-19.

Malgré les difficultés financières imposées par cette pandémie, le gouvernement avec l’appui de ses partenaires et de la communauté internationale, n’a ménagé aucun effort, pour protéger la population congolaise, à travers des mesures prises à tous les niveaux de la vie nationale, et ce, malgré le détournement des aides (caches-nez, désinfectant…) allouées pour lutter contre ce fléau mondial et que l’on retrouve aujourd’hui sur le marché parallèle.

Que conclure ?

Au regard de tout ce qui précède, force est de reconnaître que le gouvernement de la république a accompli quelques progrès, mais que des efforts restent encore à conjuguer, pour faire mieux, surtout à la veille de l’année électorale.

Il est donc temps que les discours populistes et les promesses fallacieuses cèdent la place aux réalisations concrètes et palpables. Cela exige une gestion rationnelle des fonds, assortie des sanctions sévères à infliger aux detourneurs.

Dans cet ordre d’idées, les instances judiciaires devraient d’une part, distribuer la justice équitablement à toutes les couches de la société, et d’autre part, faire respecter les peines requises contre tous ceux qui ont commis des fautes et/ou crimes.

José Wakadila