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La justice française, à travers la Cour de cassation, a dit le droit dans l’affaire opposant Jean-Jacques Lumumba et Guylain Luwere à la BGFI Bank.

Les deux lanceurs d’alerte peuvent à présent porter plainte contre leur ancien employeur devant les tribunaux français. Une première victoire pour les deux anciens salariés de la banque qui avaient déclaré être victimes d’intimidations et de menaces, après avoir signalé des activités illégales au sein de cette institution financière en 2016. Ce qui les avait contraints à l’exil.

Dans une interview accordée ce samedi à Media Congo Press, Jean-Jacques Lumumba, petit fils de Patrice Emery Lumumba, promet d’aller « jusqu’au bout afin de rétablir la vérité » dans ce dossier qui les oppose à leur employeur, au risque et au péril de sa vie. « C’est sûr et certain, je continuerai à prendre les risques qu’il faut, quand il le faudra et quand il sera nécessaire de les prendre pour ce dossier », a-t-il déclaré.

« Aujourd’hui, c’est un procès qui va aller dans le civil où nous reprochons à la BGFI Bank tout ce qui s’est passé à notre encontre. En parlant de moi, toutes les menaces que j’ai eu à subir pour le fait d’avoir dénoncé et de m’être opposé à des pratiques illicites, ce qui m’a valu des menaces et des mesures disciplinaires abracadabrantes qui ont conduit à mon exil aujourd’hui. Beaucoup d’abus administratifs  ont AUSSI été commis, ce qui a conduit à ma démission pour faute lourde de l’employeur. Aujourd’hui, tout sera examiné dans le cadre d’un procès », a fait savoir Jean-Jacques Lumumba.

Le procès ne vise pas directement Joseph Kabila

Alors que ? pour une certaine opinion, la finalité de la démarche judiciaire engagée par Jean-Jacques Lumumba et son collègue contre la BGFI Bank Congo vise l’ancien président de la République, Joseph Kabila, Jean-Jacques Lumumba répond : « Pendant que je travaillais à la BGFI Bank, c’était le frère de l’ancien président Kabila qui dirigeait et beaucoup d’opérations illicites qui s’y sont passées pourraient certainement bénéficier à son clan et, dans une certaine mesure, à lui-même. Mais, ce n’est pas une affaire d’acharnement contre un individu.

C’est juste question de rétablir la justice pour le peuple Congolais. S’il s’avère que son nom est cité et qu’il est impliqué dans une certaine mesure, ça sera à la justice de déterminer tout ça. Ça ne sera pas une affaire me concernant, moi contre sa personne, mais c’est une question judiciaire », a conclu le lanceur d’alerte, tout en faisant savoir que, quelle que soit l’issue du procès, il compte rentrer en RDC.

En 2016, alors employé de la BGFI,  Jean-Jacques Lumumba et son collègue Guylain Luwere avaient signalé, en interne de la banque, les malversations dont ils avaient été témoins, afin de tenter de mettre un terme à ces activités qu’ils avaient jugées illégales. Et leur signalement n’avait pas été suffisamment pris au sérieux, puisqu’ils ont  déclaré avoir fait l’objet d’intimidations et de menaces qui, dans le cas de Jean-Jacques Lumumba du moins, l’ont forcé à quitter la RDC pour trouver asile en France en 2016.

Ainsi, contraint de quitter la RDC pour se réfugier en France, Jean-Jacques Lumumba ne pouvait donc plus mener d’action en justice au Congo, ni en France jusqu’à cette décision de la Cour de cassation. Le lanceur d’alerte dit désormais attendre un dénouement judiciaire pour l’aider dans le combat qu’il mène contre la corruption en RDC.

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