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Tshopo : le contrôle parlementaire mis à rude épreuve, 7 députés nommés ministres provinciaux

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Les voies se lèvent quelques heures après la sortie du nouveau gouvernement provincial de la Tshopo, avec la nomination de sept députés provinciaux dans l’équipe gouvernementale.

Dans les rues de Kisangani et sur les réseaux sociaux, on se pose la question de savoir  » qui va contrôler le gouvernement provincial rempli des élus ? ».

 » La Tshopo n’a pas de chance. Comment peut-on espérer au changement tant que les députés capables d’exercer leurs pouvoirs parlementaires face au gouvernement deviennent des ministres provinciaux ? Vraiment, c’est une honte ! Car, en tant que députés, ils avaient la possibilité de sauver la province en incitant le gouvernement à faire mieux pour l’intérêt de la population. Et d’ailleurs, c’est la raison pour laquelle la population les a élus. Comme ils sont désormais dans le gouvernement, ils n’ont aucun autre choix qu’obéir à la vision du gouverneur. Vous avez trahi la confiance de la population », a regretté Stéphane Ndonga.

Et l’autre d’ajouter, « il est intelligent, Monsieur le gouverneur. Avoir déjà sept députés dans son gouvernement, cela prouve qu’ils auront du mal à initier une motion contre lui… » a ajouté Antoine Mawazo, analyste indépendant, complété par Christian Kirongozi :  » c’est une désolation totale de ma part. Je ne m’attends à rien de positif dans ce fameux gouvernement. Ces députés-là sont les seuls compétents en matière de gouvernance ? » s’interroge Christian Kirongozi.

Cette nomination risque de mettre ainsi en mal le principe de séparation des pouvoirs, tel que couché dans la constitution entre l’exécutif (gouvernement) et le législatif (Parlement).

Il sied de dire que le gouvernement est responsable devant le Parlement. Cela implique que les actes du gouvernement doivent être justifiés, conformément à la loi, devant l’Assemblée provinciale. Faute de quoi, cette dernière peut user de différentes motions : motion de censure et motion de défiance contre cette équipe.

Nommer des députés comme membres du gouvernement en cette période où la Tshopo tient sur des pincettes pour sortir de l’insécurité alimentaire, du chômage, de l’insécurité, du manque d’infrastructures…

Selon plusieurs avis recueillis, « c’est une grosse erreur de la part du gouverneur. Les députés provinciaux, en étant membres du gouvernement provincial, peuvent se retrouver dans une position où ils doivent eux-mêmes évaluer leurs situations. Et cela créera un conflit d’intérêt car, je ne vois pas un suppléant engager un contrôle au député qu’il a subrogé. Et cela va directement créer un faible contrôle parlementaire », a regretté, Agyan Asini Salumu.

Rappelons que le gouvernement provincial de la Tshopo a été rendu public mardi 24 septembre dernier dans la soirée, trois mois après l’investiture du gouverneur Paulin Lendongolia Lebabonga et son vice-gouverneur par ordonnance présidentielle.

Cette équipe de 10 ministres compte 7 députés provinciaux et deux femmes, parmi lesquelles Mangaza Masudi, fille de la ministre nationale de l’Environnement Eve Bazaiba Masudi qui a été nommée ministre provinciale de la Santé publique, Affaires sociales, Actions humanitaires, du Genre, de la Famille et de l’Enfance.

Fidèle Mamba

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