La Direction générale de l’Office congolais de contrôle (OCC) est en ébullition. Une grève des agents a paralysé le fonctionnement de l’établissement ce lundi, malgré la présence policière devant le siège de l’OCC. À l’origine de ce mouvement : de vives accusations contre le nouveau Comité de gestion.
Interrogée par MCP, la délégation syndicale nationale dénonce une mauvaise gestion, des pratiques de népotisme et des retards prolongés dans le paiement des salaires.
« Nous dénonçons avant tout la mauvaise gestion du Comité en place. Avant son arrivée, l’entreprise était en pleine croissance. Tous les indicateurs étaient au vert. Le précédent comité avait même laissé une réserve financière permettant de payer les agents pendant quatre mois. Aujourd’hui, l’entreprise coule, et son capitaine reste inactif face aux défis. Notre rôle, tel que défini par la loi, ne nous permet pas de rester passifs pendant que le navire chavire », a déclaré Mwana Nteba Abed Ali, vice-président de la délégation syndicale nationale.
Conditions sociales dégradées
Depuis la mise en place du nouveau comité, les agents dénoncent une détérioration de leurs conditions sociales.
« Le salaire est désormais payé avec 55 jours de retard, alors qu’auparavant, il tombait le 25 de chaque mois. Les agents n’ont plus accès à des soins de santé adéquats, toutes les formations médicales nous ont tourné le dos », a poursuivi le responsable syndical.
Il évoque également un manque criant de moyens dans plusieurs entités.
« Certaines structures fonctionnent depuis trois mois sans budget ni frais de fonctionnement. Cela met en péril la sécurité du pays. Les agents postés aux frontières, sans ressources, peuvent être tentés d’accepter des pots-de-vin, au risque de laisser entrer des produits dangereux. »
Des promotions jugées arbitraires
Autre sujet de tension : l’octroi jugé abusif de grades et promotions au sein de l’administration.
« Une Commission de grades a été mise en place par la direction générale. Mais à notre grande surprise, les promotions ont été accordées à leurs enfants, neveux et nièces, sans respect de la convention collective », accuse la délégation syndicale.
Exigence du départ du comité
Les agents réclament désormais le départ pur et simple du Comité de gestion. Le mouvement de grève se poursuit jusqu’à ce que, selon eux, le président de la République prenne ses responsabilités et intervienne.
Joslin Lomba