L’économie de la République démocratique du Congo (RDC) ne peut aller de l’avant sans un entretien régulier des routes de desserte agricole. Cet entretien passe nécessairement par la remise en état des routes interprovinciales, étant établi que la mobilité est un élément vital pour les populations rurales isolées et cruciale pour tout pays qui veut voir son économie se développer sans trop de peines. Dans cette optique, désenclaver les bassins de production nationale doit impérativement constituer une priorité des gouvernants.
En RDC, des produits agricoles tels que le maïs, le manioc, le riz, les légumes et autres quittent chaque jour les campagnes pour alimenter les grands centres de consommation, en empruntant un vaste réseau de « routes de desserte agricole ». Pourtant, les produits manufacturés, le carburant et les autres matériaux font le chemin inverse.
Tant que le pouvoir public ne comprendra pas que de ces routes dépendent le développement des populations rurales et toute l’économie locale reposant sur l’agriculture, les zones rurales du pays resteront enclavées et sous-développées, au grand désavantage des populations de ces différents coins du pays.
A ce jour, le plus grand problème réside en ce que la plupart de ces routes sont en mauvais état, bien souvent depuis des décennies. Des régions entières sont enclavées, à peine accessibles à moto dans quelques cas. Si bien que la réhabilitation de ces routes constitue un premier pas vers un réseau routier opérationnel. De ce point de vue, il est important voire primordial de désenclaver les zones rurales pour stimuler leur développement.
La vision de développement, une question de conscience
Curieusement depuis plusieurs années, le désenclavement et la réhabilitation des routes de desserte agricole est l’apanage des partenaires de la RDC, donnant ainsi l’impression que cette problématique constitue le cadet des soucis des autorités gouvernementales qui, depuis des nuits de temps, se cachent devant la célèbre phrase magique : le pays n’a pas suffisamment des moyens.
Aujourd’hui, il est difficile voire impossible de parcourir 100 kilomètres en provinces en véhicule à cause du mauvais état de routes lié généralement au manque d’entretien. Cette situation rend la vie des paysans très difficile au point que les produits de leurs champs pourrissent par manque de voies d’évacuation. Or, tout le monde est conscient du fait que la réhabilitation des routes de desserte agricole peut changer beaucoup de choses notamment en termes de création d’emplois, d’autosuffisance alimentaire et autre.
Pendant plusieurs années, l’approche adoptée par des partenaires au développement consiste à rendre un réseau praticable, par des interventions ponctuelles prioritaires et un aménagement progressif. Allusion faite à la construction d’ouvrages d’art (ponts, dalots), au traitement des bourbiers, des nids de poule, l’amélioration de la chaussée de roulement… Ainsi, les liens entre les campagnes et les villes sont rétablis.
Avec cette approche, des échanges économiques reprennent à peine, incitant parfois les populations rurales à produire plus et à vendre leur surplus sur les marchés des grands centres de consommation.
Ici, les études d’impact montrent clairement l’augmentation de la production agricole dans les quelques localités désenclavées.
Au stade actuel, la RDC doit changer de paradigme en association dans sa vision le domaine agricole tout en maintenant son attention sur les minerais. Si rien n’est fait en ce sens, le pays continuera de consommer ce qu’il ne produit pas et produire régulièrement ce qu’il ne consomme pas.