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La femme est discriminée dès sa naissance

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En ce mois dédié à la femme, plusieurs d’entre elles se disent choquées d’être moins considérées que les hommes et ce, dès leur naissance. Pour argumenter leur désarroi, ces dernières se sont particulièrement basées sur la nette différence entre la facture pour l’accouchement d’un bébé garçon et fille. Pourquoi payer plus cher pour la naissance d’un garçon ? N’est-ce pas une forme de discrimination ? S’interrogent elles.

Il existe bel et bien une loi sur la parité de sexe en République démocratique du Congo dont l’applicabilité a encore du chemin à parcourir. Depuis son accession à l’indépendance, le pays de Lumumba fournit des efforts pour offrir des opportunités locales aux hommes et aux femmes quant à leurs protection et sécurité. Cependant, les mœurs et coutumes congolais constituent une entrave sérieuse aux efforts fournis par les différents gouvernements.

A Kinshasa comme dans le reste des provinces de la RDC, à l’exception de grands centres de santé de renom, toutes les maternités exigent un montant élevé lors de l’accouchement d’un enfant de sexe masculin contrairement à son opposé ! Et c’est sans raison apparente ou probante.

Madame Kapinga que Media Congo Press (MCP) a approchée, relate son expérience. “J’ai accouché d’un garçon ici au centre médical M’finda à Binza ozone dans la commune de Ngaliema, et ma voisine a accouché d’une petite fille. A ma grande surprise, sa facture est inférieure à la mienne !J’ai posé la question à quelques responsables du centre pour savoir le pourquoi de cette différence, ils ont répondu que cela a toujours été ainsi sans rien de plus”.

De son côté, monsieur Mbeke Mosoko, activiste des droits de l’homme chez Unis, indique que “la RDC a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux, régionaux et sous régionaux relatifs aux droits humains, notamment : la déclaration des droits de l’homme, la résolution 1325 des Nations-Unies, la convention des droits de l’enfant, et j’en passe… mais pourquoi cette différence que je qualifie de discrimination a toujours sa place dans le pays !”, soulève-t-il, tout en demeurant perplexe face à ce système qui ne dit pas son nom.

D’une préoccupation à une explication qui dénote l’enracinement aux mœurs, “C’est l’homme qui assure la continuité du clan et grâce à lui, nos noms de famille se perpétuent, c’est pourquoi la facture d’un bébé garçon coûte plus chère que celle d’une fille ; à la basse cour il y a plusieurs poules et peu de coqs”, revendique Evariste Tshibuabua, un trafiquant de diamant à Tshikapa.

Par ailleurs, beaucoup de femmes réclament souvent, sans être entendues, l’égalité du montant de la facture à payer entre les bébés de sexe opposé qui selon elles, serait un début de parité réelle entre hommes et femmes.

“Nous étudions avec des hommes et travaillons également ensemble ; parfois notre rendement est de loin meilleur que le leur !”, ont-elles indiqué.

Pour rappel, la constitution du 18 février 2006 telle que modifiée et complétée à ce jour, consacre dans ses articles 12 et14 les principes d’égalité des droits, de chance et de sexe. Et pourtant, rien qu’un faible pourcentage de femmes siège dans les instances de prise de décisions.

Au terme de cette mini-enquête, il est démontré que la culture congolaise, un peu machiste, a entretenu l’idée de la suprématie de l’homme sur la femme.

Serge Maheme

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