Les réactions s’accumulent autour de l’application FinAlerte. Mise en ligne depuis le 07 février, FinAlerte est un outil de dénonciation de toutes les anti valeurs qui rongent le secteur financier. Avec cette application « , toute personne physique ou morale peut directement entrer en contact avec le ministre des Finances pour dénoncer la fraude fiscale, ou douanière, la concussion, les tracasseries financières et/ou administratives,… en vue de contribuer à l’harmonisation du climat des affaires.
Incidence de FinAlerte sur la corruption
Le professeur ordinaire Claude Sumata reste dubitatif vis-à-vis de la capacité de l’application mise en place par le ministère des Finances, d’endiguer le problème de la corruption et suggère que le changement de mentalité commence au sommet.
“ À priori moi je pense que la démarche est un peu biaisée. La corruption, c’est d’abord un état d’esprit. Il faut commencer par mobiliser les gens qui sont dans la gestion courante des affaires. En l’occurrence, il faut l’apercevoir au niveau de la sphère politique. Si on peut d’abord tâter le problème à ce niveau, c’est là où les répercussions peuvent être importantes” , a-t-il dit .
Ce professeur de l’économie de l’Université Pédagogique Nationale ( UPN) pense qu’il faudra renforcer davantage les institutions qui luttent contre la corruption, notamment l’Inspection Générale des Finances (IGF), la Cour des Comptes, et la justice.
“ On est à un niveau où le mal est profond, il faut vraiment s’attaquer au mal. Pour ce faire, je pense qu’il faut renforcer le pouvoir et les prérogatives de l’IGF, la Cour des Comptes et la justice. Ça veut dire que les gens qui volent il faut les punir, mais aussi récupérer les biens et deniers publics volés. Je pense que c’est là que nous aurons des résultats probants “ , a-t-il souligné. Bien que la mise en place de l’application FinAlerte n’est pas négligeable, il faudrait renforcer les structures qui sont censées combattre les anti valeurs pour ne pas avoir un résultat mitigé.
Il continue : “la corruption doit être combattue à tous les échelons. Il faut un nouvel état d’esprit. Tout le monde doit prendre conscience que la corruption ne permet pas à l’Etat de mobiliser les ressources. Il faut mettre en place des mécanismes appropriés au niveau du sommet, car l’argent qui est détourné constitue des montants faramineux. Également au niveau du petit peuple, cette corruption représente un manque à gagner important quand on fait le cumul” , a-t-il expliqué .
Et de conclure
“Je pense qu’il y a un effort à faire au niveau général où il faut mettre en place des dispositifs qui encouragent l’éducation fiscale de la population, mais aussi un outil répressif. Quand il y aura des gros poissons qui vont tomber, ça va faire tiquer tout le monde, et ça va créer un déclic. Si à la tête, on sanctionne ceux qui sont là, ça va stimuler un esprit nouveau.”
Hénoc Mpongo