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Considérée comme un métier généralement réservé aux hommes en Ituri, l’extraction de pierres et de graviers est également pratiquée par de nombreuses femmes dans la ville de Bunia. Majoritairement issues de ménages modestes, elles exercent cette activité pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
Ces femmes sont particulièrement visibles sur le piémont du Mont Bleu, à quelques kilomètres de Bunia, où elles travaillent quotidiennement, souvent avec leurs enfants à charge. Malgré les conditions difficiles et les risques auxquels elles sont exposées, elles poursuivent cette activité qui constitue pour elles une source de revenus.
Interrogées par MediaCongo Press (MCP) sur une colline située sur l’axe Bunia–Kasenyi, certaines ont indiqué que ce travail contribue à prévenir l’oisiveté et à réduire le chômage. Elles encouragent d’autres femmes à s’y engager et appellent les autorités provinciales à leur apporter un soutien pour améliorer leurs conditions de travail.
« Je suis femme au foyer et mère de quatre enfants. Ce travail, que beaucoup de femmes négligent, me permet de subvenir aux besoins de ma famille. Cela fait trois ans que je l’exerce. Il suffit d’un marteau et d’une barre à mine pour commencer. En quelques jours, on peut remplir un camion. Le chargement se vend entre 70 000 et 100 000 FC. Mais nous travaillons sans abris et restons exposées aux intempéries », a expliqué l’une d’elles.
La ville de Bunia connaît une forte croissance démographique depuis l’arrivée de milliers de déplacés en provenance des territoires d’Irumu et de Djugu, fuyant les violences des groupes armés. Cette situation a accru les difficultés économiques et le chômage, poussant de nombreuses femmes et enfants à solliciter l’aide des passants dans les rues, un phénomène localement appelé « Letiya mi 100 FC » ou « Donne-moi 100 FC ».
Reagan Lebisabo, correspondant à Bunia
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