La scène politique congolaise s’est enflammée après des propos tenus par Jean-Pierre Bemba lors de l’émission Face à face sur Top Congo FM. Le vice-premier ministre de la Défense a accusé l’ancien président Joseph Kabila, Moïse Katumbi, ainsi que des membres influents de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), d’être à l’origine d’un plan de déstabilisation de l’État congolais. Il est même allé jusqu’à évoquer une tentative d’élimination physique du président Félix Tshisekedi.
Ces accusations, qui font l’effet d’une bombe, ont provoqué une réponse virulente d’Olivier Kamitatu, ancien proche de Bemba et cadre de la plateforme Ensemble pour la République, dirigée par Moïse Katumbi.
« Jean-Pierre, tu as eu ta chance, tu l’as gaspillée. Ton temps est révolu. N’entraîne pas la République dans ta chute. Ce pays mérite mieux que le règlement de comptes », a lancé Kamitatu dans une vidéo diffusée sur X, dénonçant une « fiction dangereuse » construite selon lui « sans la moindre preuve ».
Lors d’un meeting à Kikwit, le 5 mars dernier, Jean-Pierre Bemba avait déjà accusé l’ancien président Kabila d’être le véritable instigateur du M23, soutenu par le Rwanda, ainsi que des rébellions de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa. Il a affirmé détenir des preuves de l’implication de Kabila dans les violences perpétrées par les miliciens Mobondo dans plusieurs provinces du Grand-Bandundu.
Ces échanges marquent une nouvelle escalade dans les tensions entre figures majeures de la classe politique congolaise, sur fond de guerre à l’Est, d’instabilité sécuritaire à l’Ouest et de rivalités en perspective des prochaines échéances électorales.
Djodjo Vondi