L’Allemagne a de nouveau condamné les attaques et offensives à répétition des rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu.
C’est ce que renseigne la déclaration du Groupe de contact international sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, publiée ce mercredi 19 février 2025, par le ministère allemand des Affaires étrangères, qui exige au Rwanda de cesser tout soutien direct ou indirect aux groupes armés et de retirer immédiatement ses troupes de la RDC.
« Nous condamnons vigoureusement l’offensive continue du M23/Alliance Fleuve Congo (AFC) et de la Force de défense rwandaise (FDR) dans le Nord‑Kivu et le Sud‑Kivu, ainsi que la prise récente de l’aéroport de Kavumu et de la ville de Bukavu. Nous appelons le M23/AFC à cesser immédiatement leur offensive et à se retirer de l’ensemble des territoires dont ils ont pris le contrôle, y compris de la ville et de l’aéroport de Goma. Tout soutien direct ou indirect aux groupes armés par l’ensemble des parties doit cesser immédiatement. Nous demandons à la FDR de se retirer sans plus attendre de la RDC. », lit-on dans le communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères.
Par ailleurs, Berlin apporte également son soutien aux processus politique de Luanda et de Nairobi.
« Nous saluons le travail accompli par le président angolais et nouveau président de l’Union africaine (UA), João Lourenço, ainsi que par l’ancien président kenyan, Uhuru Kenyatta. Nous appuyons pleinement l’appel lancé le 14 février 2025 par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA à une reprise immédiate des négociations et du dialogue avec l’ensemble des parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires), dont le M23, dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi.», soutient-il.
Et d’ajouter : « Nous condamnons avec la plus grande fermeté les violations graves du droit international humanitaire et des droits humains et soulignons qu’il est impératif que l’intégralité des accusations de violations et d’abus fassent l’objet d’enquêtes approfondies, que les victimes soient reconnues et soutenues et que les responsables répondent de leurs crimes. L’accès humanitaire doit être garanti sans délai ni condition. Le Groupe de contact international prend note avec grande inquiétude des allégations de niveaux élevés de violence sexuelle».
En conclusion, l’Allemagne appelle toutes les parties dans la région des Grands Lacs à éviter une escalade militaire, à s’engager sérieusement dans le processus de paix politique, à s’attaquer aux causes profondes de ce conflit qui dure depuis des décennies et à œuvrer pour donner un nouvel élan à l’Accord‑cadre de 2013 pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région.
Roberto Tshahe Da Cruz