Cela fait 7 ans, jour pour jour, que les victimes des atrocités de Kamwena Nsapu sont installées au site de Kazamba, dans la ville de Kikwit (province du Kwilu), en cohabitation avec les déplacés de Kwamouth. Venues du Kasaï parmi elles, une cinquantaine ont déjà perdu la vie dans des conditions déplorables, sans assistance.
A l’occasion du septième anniversaire de ce site, les déplacés sont montés au créneau ce vendredi 12 juillet pour dénoncer l’abandon dont ils souffrent.
« Nous avons plusieurs fois lancé des SOS, mais très peu de gens nous viennent en aide. Nous souffrons sérieusement. Nos autorités politico-administratives ne s’occupent pas de nous. Nous dormons les uns dans des églises, d’autres dans des bicoques. Entre 2017 et 2024, plus de 50 déplacés sont morts faute d’assistance. Lorsqu’ils tombent malades, il n’y a pas d’accès aux soins », témoignage Naomie Kapita, une des déplacés.
Contacté à ce sujet, Robert Wakonfa, chef de service urbain des Affaires sociales de Kikwit, dit avoir fait rapport à qui de droit, mais sans succès.
« Que puis-je faire si je n’ai pas de moyens ? Plusieurs rapports sont envoyés à qui de droit mais il n’y a aucune réaction », explique-t-il.
« Kazamba est le tout premier site parmi les neuf qui abritent les déplacés de Kasaï et de Kwamouth. Actuellement, ce site de Kazamba a 20 237 déplacés. Parmi eux, quelques-uns sont dans des familles d’accueil. Il faut de grandes assistances pour leur permettre de voler de leurs propres ailes », indique Suzanne Kuzatuka, bourgmestre honoraire de la commune de Kazamba et responsable du site éponyme.
Elle soutient également que les partenaires ne doivent plus attendre, car il y a urgence.
« Depuis que nous sommes dans ce site de Kazamba, quelques églises nous apportent circonstanciellement de la farine de manioc ou de maïs », témoignage un autre déplacé, Égide Mbila.
Badylon Kawanda Bakiman