Le quartier Mapela, dans la commune de Masina, est désormais la capitale de braquages dans la ville de Kinshasa.
Tenez ! En moins d’un mois, 8 braquages ont été enregistrés, causant mort d’hommes et des pertes de biens de valeur.
Il y a de cela un mois, sur l’avenue Travail, une dame a été attaquée à domicile. Tous ses biens de valeur ont été emportés, et la pauvre a été abattue.
Bien avant elle, le 25 mai 2025, sur l’avenue Ngufulu, Emmanuel Nkeyi, « Papa Mokambi » de la paroisse Saint Barthélémy a été visité par ces malfrats. Ce fidèle catholique a été tué avant d’être dépouillé. Sa famille a dû recourir à un chef coutumier de la tribu Sakata, au lieu de se confier à la police d’à côté dont l’inactivité frise la complicité. Usant de ses pouvoirs traditionnels, le chef coutumier a cueilli, un à un, ces assassins qui sont déjà entre les mains de la justice.
Le 27 mai courant, soit deux jours après, sur l’avenue Benamukwela, un cambiste a perdu plus de 6 000 $ ainsi que ses téléphones portables. La victime est allée chercher le secours de la police, mais les policiers n’ont même pas effectué le déplacement pour faire le constat, faute de « frais de déplacement ».
Le 1er juin dernier, Maître Rouge, proche du député national Paul Tshilumbu a été sommé de donner son salaire qu’il venait effectivement d’empocher. Dans cette confusion, il a été blessé à la machette et sa fille a reçu une balle à l’épaule gauche.
Le 2 juin, ils ont débarqué sur l’avenue Mbula pour réclamer la dot versée la veille à une famille.
Récemment, mardi 10 juin dernier, sur l’avenue Ngufulu n°20, la famille Mupene a été victime. Les braqueurs sont entrés par effraction en trouant le mur du salon. Ils ont emporté tous les biens de valeur.
Dans la nuit de mercredi à jeudi 12 juin, c’est sur l’avenue Benamukwela et Ngufulu qu’ils ont opéré. À Benamukwela, ils ont vidé une maison. À Ngufulu, c’est un dépôt de ciments qui a été la cible. Et tous ces crimes ont lieu à quelques mètres du sous-commissariat de la police, à côté de la paroisse Saint Barthélémy, non loin de la voie ferrée.
La population s’est sentie abandonnée et a décidé de se prendre en charge. Ce matin du 12 juin 2025, elle s’est attaquée au sous-ciat et l’a incendié. Un renfort de la police est venu de la maison communale pour calmer la situation. Les habitants du quartier sont déterminés. Pour eux, le braquage opéré cette nuit est le dernier. Désormais, les jeunes organiseront eux-mêmes des patrouilles nocturnes pour mettre fin à ce phénomène qui échappe à l’opération Ndobo lancée par le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur.
LM
