Le tribunal militaire de garnison de Mwene-Ditu, dans la province de Lomami, a ouvert, jeudi 9 janvier 2025, le procès en flagrance opposant le ministère public au policier Mutombo Kanyemesha Dominique alias méchant méchant pour le double meurtre de deux ingénieurs chinois de l’entreprise Crec-6 et la tentative du meurtre de troisième chinois grièvement blessé acheminé à Kinshasa pour les soins.
Après identification du policier meurtrier, ce dernier a, devant la justice, révélé la raison qui l’avait motivé à tirer sur les trois sujets chinois le jour de la saint sylvestre.
» J’étais maltraité par les Chinois depuis que je suis affecté à leur gardiennage il y a 5 mois. Il y avait un problème d’argent que les Chinois n’avaient pas voulu résoudre et je voulais aller fêter en famille ce jour-là du 1er janvier 2025. Même quand j’ai demandé à manger, l’un d’eux m’a insulté, me traitant d’animal dans le raisonnement, un blanc me montre dans son téléphone la photo de notre président [Félix Tshisekedi] en me demandant d’aller auprès de lui pour lui demander et il a craché sur moi à deux reprises dans les yeux, j’ai essuyé », a expliqué le prévenu Mutombo Kanyemesha Dominique.
Et de poursuivre :
« Ils m’ont désarmé avec un revolver et quand je me suis vu dans l’insécurité sous le coup de l’émotion et de la peur, j’ai tiré sur eux sans réfléchir et sans savoir dans quelle direction les balles se dirigeaint et je suis sorti de la résidence, et je suis allé jeter l’arme dans la toilette avant d’aller me cacher dans le ravin en attendant un moment de mon rétablissement pour venir me livrer moi-même à la justice », a-t-il précisé.
Bien avant, Mulowayi Emmanuel, témoin oculaire de la scène du meurtre des ingénieurs chinois encore employé polyvalent de la résidence chinoise a témoigné ce qui suit :
« À la veille du 1ᵉʳ janvier, alors que nous partagions la même chambre avec le policier en question, il ne s’est pas couché mais est resté assis sur la chaise. Je lui ai demandé s’il avait un souci, et il m’a répondu qu’il devrait aller célébrer les festivités de nouvel an avec sa femme et ses enfants, car dit-il, on me fait beaucoup travailler. Au matin, je l’ai vu faire sa valise, et en voulant sortir, un Chinois lui a barré la route en lui demandant où il allait avec tous ses bagages. Il lui a répondu qu’on allait les laver. On l’a laissé partir, mais dix minutes plus tard, il est revenu et est resté à son poste pendant que les chinois faisaient la cuisine. Je suis donc allé chercher des braises et à mon retour, je l’ai trouvé assis, regardant là où les chinois préparaient. En poussant le vélo, je suis passé près de lui et soudain, j’ai entendu un coup de feu. Pris de panique, je me suis jeté au sol, craignant qu’il ne tire sur moi. Après le deuxième coup, je me suis relevé en courant et je suis allé me cacher derrière la maison dans les toilettes, et j’ai appelé le commandant Marcel Muyaya pour lui signaler que le policier chargé de la garde des chinois était en train de tirer et qu’un chinois était d’ailleurs étendu à même le sol », a-t-il expliqué.
Signalons que l’audience a été renvoyée à ce vendredi 10 janvier 2025 suite aux mauvaises conditions météorologiques et sur demande du prévenu.
JM Mpandanjila