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Kasaï-Central : 4 membres du bureau, dont le président, visés par des pétitions

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La crise se réinstalle à l’Assemblée provinciale du Kasaï-Central. Quatre des cinq membres du bureau sont visés par des pétitions signées par 14 députés provinciaux.

Les membres du bureau visés pour déchéance sont : le président, le vice-président, le questeur et le rapporteur. Le seul rescapé est le rapporteur adjoint, qui échappe à cette fronde. Les pétitions ont été déposées le vendredi 30 mai à l’Assemblée provinciale.

Ces membres sont accusés de plusieurs griefs, notamment l’incompétence dans l’exercice de leurs fonctions et le détournement de 300.000.000 FC, prélevés sur les émoluments des députés provinciaux pour les mois de janvier, février et mars 2025, sous prétexte qu’il s’agissait de fonds destinés à l’effort de guerre.
Outre ces accusations, le président Lukusa Kakupueki Daniel est reproché d’avoir encouragé le gouverneur de province à révoquer 95 % des cadres et agents de la Direction générale des recettes du Kasaï-Central (DGRKAC), pourtant formés et renforcés en capacités depuis plus de cinq ans avec l’appui de la Banque mondiale à travers les projets PRCG, PROFIT Congo, et actuellement ENCORE.

Il lui est aussi reproché le détournement de 56.000.000 FC destinés à l’appui de l’Assemblée provinciale pour l’édition 2023-2024 de la dissertation, une gestion opaque des frais de fonctionnement, la non-convocation des plénières, entraînant plusieurs arriérés parlementaires, et la facilitation du détournement de fonds laissés par le gouvernement précédent.

Par ailleurs, le vice-président, Kanku Papy Noël, est accusé d’incapacité à veiller sur les droits et le bien-être social des députés, notamment par son refus de mettre en place un service de sécurité sociale pour les parlementaires, comme prévu à l’article 31 du règlement intérieur. Il est également accusé de complicité avec les autres membres du bureau pour s’accaparer des droits et avantages destinés à tous les députés provinciaux, ainsi que d’une mauvaise gestion des groupes politiques, abandonnés sans encadrement ni rappel à la déontologie parlementaire. Il aurait, selon les pétitionnaires, créé un climat de dénigrement permanent en utilisant un groupe de journalistes « soudoyés » pour insulter et menacer les députés qui lui sont opposés.

Le rapporteur Muyaya Tshiaba Anaclet est accusé, quant à lui, d’avoir un langage « bas et discourtois » à l’égard de ses collègues députés.

Le questeur, Mangala Justin, est reproché de son incapacité à exécuter correctement le budget de l’Assemblée provinciale, d’incompétence dans la supervision des services de l’administration, en particulier les services financiers. Les pétitionnaires soulignent qu’il confond les procédures, en croyant que la pétition adressée à une autorité est illégale, alors qu’elle est pourtant consacrée par la Constitution.

Cette crise intervient après l’invalidation des mandats de deux députés UDPS par le bureau de l’Assemblée provinciale, pour absence prolongée, non justifiée et non autorisée. Parmi les signataires des pétitions figurent justement ces deux députés invalidés.

Pour rappel, en octobre 2024, tous les membres du même bureau avaient déjà été visés par des pétitions pour mauvaise gestion et incompétence. Ces démarches avaient été annulées après la convocation à Kinshasa des pétitionnaires et des membres du bureau par la vice-ministre de l’Intérieur.

 

JM Mpandanjila

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