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Étude : 66% de faux contenus ont été partagés sur Whatsapp dans différents groupes pendant les deux dernières semaines de la campagne électorale de 2023

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Dans le but de présenter les résultats d’une étude menée par le laboratoire de recherche en sciences de l’information, une conférence-débat a été organisée le vendredi 07 juin 2024 à l’hôtel Memling autour du thème : “Ecosystème de la désinformation en RDC : facteurs, acteurs et pratique”.

L’activité qui a rassemblé plusieurs personnalités s’inscrivait dans le cadre du projet de renforcement des radios rurales en RDC. Son objectif était de présenter les résultats d’une étude ayant pour mission d’aider à comprendre comment la désinformation peut se répandre et avoir des conséquences, notamment pendant la période électorale. L’étude a été réalisée par le laboratoire de recherche en sciences de l’information avec la participation de Camille Maubert, chercheuse et spécialiste genre et violence et l’appui d’Internews sous la coordination du professeur Pierre Nsana, enseignant à l’Université des sciences de l’information et de la communication (Unisic) ainsi que la contribution technique du directeur général du média en ligne Actualité.cd, Patient Ligodi.

“Cette étude a été réalisée de décembre 2023 à janvier 2024. L’enquête est structurée en 4 points : les objectifs, la question de recherche, la méthodologie et les principaux résultats. Il s’agit bien du contexte électoral qui est marqué à la fois par l’instabilité politique et par la montée des réseaux sociaux qui est le lieu de circulation des informations et des fakenews. Nous avions défini les deux dernières semaines de la période de la campagne, donc à partir du 4 décembre au 18 décembre 2023.

Au total, 520 messages issus de 155 groupes Whatsapp ont été identifiés comme relevant soit de la désinformation, soit de la mésinformation ou encore du discours de haine.34% de personnes interrogées le font juste pour informer sans être capables d’affirmer la véracité ou la fausseté des contenus partagés. Nous avons également pris les deux semaines qui ont suivi l’élection”, a déclaré le professeur Pierre Nsana.

À son tour Patient Ligodi a expliqué que la caractéristique des 66% de messages de désinformation et du discours de haine publiés et identifiés par les membres du groupe Whatsapp qui sont dominés par la désinformation, la désinformation et le discours de haine. “La désinformation regorge trois dimensions à savoir le caractère falsifié de l’information partagée, l’intention manifeste de nuire derrière le contenu partagé et l’impossibilité du démenti. La mésinformation quant à elle désigne un faux contenu partagé sans l’idée derrière de nuire”.

Et d’autre part, a précisé le Directeur général d’actualité.cd, si on regarde sur Twitter, il y a des discours de haine qui circulent contrairement à la mésinformation et la désinformation qui sont le fait de partager un contenu qui est faux et falsifié sans avoir la connaissance de la fausseté du contenu. “Ainsi l’étude a révélé que dans les groupes Whatsapp, on n’a plus des couples mésinformation et désinformation. L’autre élément observé pendant cette période est l’utilisation de la langue française. Cela s’explique par le fait que beaucoup estiment crédibles les informations partagées en français par rapport à celles partagées en langue locale”, a-t-il dit.

L’étude révèle aussi que trois thématiques principales ont fait l’objet du phénomène de propagation de fausses nouvelles pendant la période concernée par l’étude, à savoir les élections, la situation sécuritaire et la politique nationale.

L’étude est arrivée à la conclusion que la mésinformation amplifie la désinformation, du fait de l’absence de conscience des mésinformateurs de l’intention première de nuire du désinformateur. Il s’agit des personnes qui partagent l’information sans l’intention de nuire, ils n’ont pas conscience de l’objectif qui est derrière les personnes qui l’ont partagé avec l’intention de nuire.

La cérémonie s’est clôturée par l’intervention du secrétaire général académique de l’Unisic, Jean-Marie Vianney Longonya Okungu Dembe qui a salué le travail de titan abattu par le professeur Pierre Nsana et Patient Ligodi.

 

Mena Lutete Naomie (Stagiaire Professionnelle)

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