Au moins 120 détenus sont morts dans la prison centrale de Kangbayi en ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, depuis le début de l’année 2024. Ces statistiques ont été révélées au cours d’un atelier organisé par les sections d’appui à l’administration pénitentiaire et d’appui à la justice de la Monusco, mercredi 27 novembre 2024, qui réunit les acteurs de la chaîne pénale y compris les autorités pénitentiaires, de la justice civile et militaire, la société civile, les ONG, des agences et partenaires internationaux.
Il a été constaté que 120 personnes détenues sont mortes. Ce chiffre représente une moyenne de 7,4 %, plus supérieur à la moyenne de 2 % de décès par mois dans une prison, tablé selon les normes internationales.
Ces décès sont dues à plusieurs causes dont la malnutrition, la prise en charge médicale non efficiente, la récurrence de certaines maladies telles que la tuberculose, l’hypoglycémie, l’anémie, le paludisme, la détresse respiratoire et la déshydratation. Mais la principale cause, selon les participants, reste la surpopulation qui ne permet pas d’assurer des conditions optimales de détention. La prison centrale de Kangbayi à Beni a un taux d’occupation de 600 %. Construite pour une capacité d’accueil de 250 places, mais elle héberge aujourd’hui plus de 1500 détenus, condamnés et prévenus.
Nécessité d’un désengorgement
Parmi les recommandations issues de cet atelier, le désengorgement de la prison figure en première place. Il a aussi été proposé d’identifier les cellules à aménager selon les catégories (condamnés, prévenus et détenus) et de les séparer afin que les uns ne côtoient plus les autres, l’extension de la prison avec construction de nouvelles cellules figure aussi parmi les recommandations, ainsi que le recyclage du personnel : certains agents ne sont pas suffisamment formés à la prise en charge des détenus, surtout les malades.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu